Le syndicat représentant la majorité des employés de Postes Canada a annoncé vendredi qu'il avait demandé l'intervention d'un conciliateur dans ses négociations avec la société d'État, lançant du même coup le décompte en vue d'une possible grève ce printemps.

Le président national et négociateur en chef du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Denis Lemelin, a déclaré que son organisation avait pris cette décision afin d'obliger Postes Canada à modifier ses demandes, qu'il qualifie de «concessions importantes» pour les employés.

Un conciliateur nommé par Ottawa aura maintenant la tâche de mettre les deux parties sur la voie d'une entente négociée.

Le STTP, qui représente 54 000 employés chez Postes Canada, a toutefois souligné que sa demande ouvrait la porte à une grève ou à un lock-out vers la fin du mois d'avril.

Par voie de communiqué, la société d'État a affirmé qu'elle accueillait favorablement l'arrivée d'un conciliateur dans ses discussions avec le STTP et qu'elle était optimiste quant à l'issue des négociations.

Le syndicat a affirmé que Postes Canada demandait entre autres le remplacement des congés de maladie par un régime d'assurance-invalidité à court terme.

La direction de Postes Canada insisterait aussi pour implanter des nouvelles méthodes de travail considérées comme non sécuritaires et inefficaces par le syndicat.

«Ces nouvelles méthodes ont déjà créé d'énormes problèmes et interruptions de service à Winnipeg, où elles ont d'abord été mises en oeuvre l'an dernier», a fait valoir le syndicat.

Les concessions exigées par l'employeur comprendraient aussi l'imposition d'un régime de retraite à cotisation déterminée pour les nouveaux employés, par rapport au régime à prestations déterminées en place pour les employés actuels.

«Le Syndicat refuse catégoriquement la mise en place de deux classes de travailleurs et travailleuses», a indiqué le STTP.

L'annonce de vendredi est survenue quelques jours seulement après la nomination d'un nouveau président-directeur général chez Postes Canada. Deepak Chopra, anciennement patron des activités canadiennes de Pitney Bowes, entamera un mandat de cinq ans le 1er février prochain.

Le STTP a déjà demandé une rencontre avec M. Chopra pour lui exposer ses demandes et ses inquiétudes.