Tandis que l'Europe croulait sous des crises d'endettement et que les États-Unis peinaient à faire reculer le taux de chômage en 2010, Jim Flaherty a gardé la main fermement sur le gouvernail et tenu le cap vers le titre de personnalité économique de l'année de La Presse Canadienne.

Au moment même où la valeur du huard et du dollar américain atteint la parité et que des signes de reprise économique se concrétisent, le ministre fédéral des Finances pourrait s'enorgueillir d'afficher un bilan pour 2010 meilleur que celui de la plupart de ses homologues ailleurs dans le monde.

«Je crois que nous avons assisté, au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde, à une réaction par des mesures très énergiques», a affirmé Paul Ferley, économiste en chef adjoint à la Banque Royale.

«Et assurément, le plan pour les infrastructures, tout comme les diverses réductions d'impôt, semblent, rétrospectivement, avoir porté leurs fruits à aider à soutenir la reprise.»

Mais malgré ses succès à aider l'économie, M. Flaherty devra affronter des défis encore plus imposants au cours de l'année.

La majeure partie des dépenses prévues dans le plan de relance arrivera à échéance, et Jim Flaherty aura la tâche d'équilibrer le budget du gouvernement fédéral pour atteindre ses objectifs pour 2015-2016.

«Je pense que le gouvernement a bien évalué jusqu'à quel point l'économie était frappée et a décidé de réagir en intervenant», a fait valoir M. Ferley.

«La conséquence de cela est un endettement et un déficit assez importants, pas autant qu'aux États-Unis ou en Europe, mais il s'agit néanmoins de déséquilibres qui devront être réglés à un moment donné.»

Jim Flaherty a déjà indiqué qu'il n'y aurait pas de nouvelles dépenses importantes en 2011, mais également qu'il n'y aurait pas non plus de coupes majeures.

«En 2010, il est devenu clair que le Canada était sorti en assez bon état de la plus profonde récession mondiale depuis la crise économique des années 1930», a affirmé M. Flaherty.

«Cependant, nous sommes conscients que la reprise demeure fragile et qu'il y a encore trop de personnes sans emploi. Alors nous maintenons notre plan.»

Après un déficit record de 55,6 milliards $, enregistré l'année dernière, et un autre manque à gagner de 45 milliards $ prévu pour cette année, Jim Flaherty devrait arrêter d'enregistrer des dépenses excédant les revenus lorsque le plan de relance de 47 milliards $ sur deux ans sera terminé.