L'investissement des entreprises viendra à la rescousse de l'économie canadienne en 2011, prévoit la Chambre de commerce du Canada (CCC). Mais cela ne l'empêchera pas de tourner au ralenti, car les consommateurs et les gouvernements se montreront plus prudents.

L'économie canadienne entamera 2011 dans un contexte morose. Les données économiques étaient pourtant prometteuses à pareille date l'an dernier. Mais le Canada a perdu une partie de son élan en cours d'année, observe la CCC dans ses perspectives économiques 2011-2012 dévoilées hier.

Au troisième trimestre de 2010, le PIB canadien n'a augmenté que d'un petit pour cent en rythme annualisé, loin des 5,6 % du premier trimestre. En 2011, la croissance nationale s'élèvera à 2,4 % seulement, anticipe la Chambre de commerce. Au Québec, cette croissance devrait même être sous la moyenne canadienne.

Très endettés, les consommateurs resteront prudents et en profiteront plutôt pour assainir leurs finances. Le monde du travail ne devrait pas leur fournir d'encouragement supplémentaire à dépenser. L'emploi progresse lentement à l'échelle du pays et les entreprises se feront chiches sur les augmentations de salaire.

Les gouvernements retireront graduellement les mesures de relance économique. Ils tenteront de limiter les dépenses pour amorcer le retour à l'équilibre budgétaire. L'économie canadienne verra donc l'apport des dépenses publiques diminuer substantiellement.

Le marché immobilier est passé de l'effervescence au ralentissement. Et sur le plan commercial, «talon d'Achille de l'économie» selon la CCC, les importations continueront de dépasser les exportations.

La demande reste faible chez notre principal client (les États-Unis), tandis que le vigoureux dollar canadien nuira encore aux exportateurs d'ici.

Les entreprises sont là

Au moins, les entreprises devraient se montrer moins circonspectes dans leurs investissements, ce qui fournira un minimum de carburant à l'économie canadienne. Au cours des prochaines années, les entreprises s'affaireront à accroître leur productivité et leur compétitivité, soutient la CCC.

Selon une enquête d'octobre de la Banque du Canada, 46 % des entreprises canadiennes comptaient augmenter leurs investissements en machinerie et équipement dans les 12 mois suivants. Il s'agit d'un niveau record. Toujours en octobre, les achats d'équipements ont atteint leur sommet des 13 dernières années.

«Face à un vent contraire qui bouscule l'économie et aux pressions concurrentielles qui persistent, il est encourageant de voir la propension croissante des entreprises canadiennes à investir dans les biens qui augmentent la productivité», affirme le président et chef de la direction de la CCC, Perrin Beatty.

Les taux d'intérêt faibles, les liquidités élevées des entreprises et la force du dollar canadien fournissent aux entreprises canadiennes un environnement très favorable pour continuer d'investir en 2011. Chaque fois que le dollar canadien grimpe de 1 %, le coût d'importation des machines et équipements diminue généralement de 0,8 %.

La Chambre de commerce du Canada rassemble 420 chambres de commerce et représente 192 000 entreprises au pays.