Un dollar canadien fort devrait procurer aux investisseurs des occasions d'achats importantes aux États-Unis au cours de la prochaine année, à condition qu'ils puissent faire face au variations passagères des taux de change des devises, ont indiqué des conseillers en placements.

John Johnston, du groupe Harbour chez RBC Dominion valeurs mobilières, a rappelé que les marchés ne suivaient jamais une ligne droite mais qu'ils fluctuaient.

M. Johnston a indiqué qu'il était tout naturel que le huard perde un peu de sa valeur après avoir rapidement grimpé de 92,17 cents US à la parité. Il a cependant mentionné que la tendance générale de la devise, pour les six à douze prochains mois, serait de demeurer près de la parité et dépasser sa valeur normale qui se situe entre 85 à 90 cents US.

Propulsé par le prix des matières premières, le dollar canadien, qui valait 62 cents US en 2002, a grimpé à 1,10 $ en 2007, avant que la récession le ramène à 76,5 cents.

Le dollar avait gagné, jeudi, plus d'un quart de cent, le portant à 98,09 cents US. Recherche économique RBC prévoit toutefois que le huard flirtera avec la parité au courant de l'année et atteindra environ 98 cents US en 2011.

«Cela créé un environnement favorable à la négociation pour les Canadiens, après avoir eu longtemps une devise faible et malade», a affirmé M. Johnston.

La force de la devise offre aux investisseurs canadiens - dont le marché boursier intérieur bénéficie du soutien des banques et des sociétés exploitantes de ressources - une occasion de se faire valoir auprès de diverses sociétés de premier ordre, qui ont elles-mêmes une renommée internationale importante.

Les investisseurs doivent déterminer le volume d'actifs qu'ils souhaitent acquérir en fonction de leur âge, mode de vie et du seuil maximum permis à l'extérieur du Canada. À titre d'exemple, les personnes devant payer des frais d'adhésion à des universités américaines ou ayant des parts dans l'immobilier américain pourront bénéficier de la force du dollar, qui générera suffisamment d'encaisse.

«Le contexte actuel permet au dollar canadien de continuer sa croissance et pourrait surprendre les gens au détour», a souligné M. Johnston.

Il conseille aux investisseurs d'acquérir des actifs étrangers à haute valeur, comme des condos, des placements en action et obligations lorsqu'ils en repèrent à bon prix, et lorsque le huard est en forte croissance, parce qu'il peut fluctuer rapidement.

L'achat d'actions exige des investisseurs de faire preuve de plus de stratégie et de prudence car à long terme, elles ont tendance à stagner. Les investisseurs devraient donc se tourner vers des entreprises bien établies sur la scène internationale pour minimiser les risques de cours de change.

Ceux qui ne ressentent pas le besoin de se procurer des dollars américains peuvent profiter d'un dollar canadien à la hausse tout en se prémunissant contre les risques de cours de change en achetant des actions issues d'entreprises canadiennes spécialisées dans les matières premières, notamment les sociétés pétrolières et minières.

Adrian Mastracci, gestionnaire de porte-feuille chez KCM Wealth Management Inc. recommande fortement aux investisseurs désireux d'explorer le marché des États-Unis de se protéger contre les variations des devises en effectuant une série de transactions sur une période d'une année.

«J'éviterais de tout investir d'un seul coup, a avisé M. Mastracci, lorsque joint à Vancouver. Pour les personnes capables de tolérer le facteur de risque, c'est une bonne manière d'investir graduellement; c'est comme le principe des achats périodiques par sommes fixes.»

Et ce n'est pas parce que le dollar est élevé qu'il faut se précipiter vers les biens étrangers. Certains investisseurs feraient mieux de ré-équilibrer leurs porte-feuille, demeurer patients et attendre la bonne opportunité.

«Il n'existe pas de solution identique pour tous les investisseurs», rappelle M. Mastracci.

Selon M. Mastracci, il est approprié d'aller de l'avant si la situation est favorable, et d'attendre si elle l'est moins. Au bout du compte, il suggère aux investisseurs de se tourner vers une stratégie qui ne perd jamais de sa valeur : penser à long terme, diversifier ses investissements et éviter les aventures trop risquées qui pourraient provoquer de lourdes pertes.