Service Canada a décidé de mettre à pied 600 employés à travers le pays, a appris La Presse Canadienne. Ceux-ci s'ajouteront aux 600 autres qui avaient déjà été mis à pied en mai dernier.

Le syndicat représentant les employés a été informé officiellement de la décision vendredi après-midi, et a du même coup appris que d'autres mises à pied auraient lieu en janvier.

La plupart de ceux qui perdront leur emploi procuraient de l'aide aux Canadiens pour compléter des processus aussi divers qu'une demande de passeport ou d'assurance-emploi.

Un vice-président du Syndicat de l'emploi et de l'immigration du Canada (SEIC), Steve McCuaig, a affirmé que les citoyens qui bénéficient de tels services seront affectés par les mises à pied. Selon lui, cette décision pourrait avoir un impact important sur les aînés et les Canadiens vivant avec des handicaps, qui ont besoin de Service Canada pour les aider à gérer leurs prestations.

Des lettres seront envoyées la semaine prochaine aux employés touchés par la décision. On prévoyait que les coupes s'appliqueront aux employés contractuels embauchés pour une durée déterminée.

Service Canada a affirmé dans un communiqué que les coupes suivaient simplement les hauts et les bas de la situation économique, tel que prévu.

«Lorsque ces employés ont été embauchés, ceux-ci et leur syndicat étaient au courant que ces postes étaient temporaires. Lorsque l'économie s'est mise à reprendre du mieux et que le volume des demandes d'assurance-emploi a commencé à diminuer, ces employés temporaires n'étaient plus nécessaires», a écrit l'agence.

Un porte-parole de la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, a indiqué que ces coupes d'emplois constituaient en fait un signal économique positif. «Ces employés temporaires travaillaient presque exclusivement sur la gestion des demandes d'assurance-emploi», a commenté Ryan Sparrow par courriel. «En raison du plan d'action économique de notre gouvernement, nous recevons moins de demandes d'assurance-emploi et ces postes temporaires n'étaient plus nécessaires.»

Cette décision suit celle du gouvernement conservateur qui a gelé les enveloppes budgétaires alloués aux ministères tout en continuant à honorer une promesse d'augmentation de 1,5 pour cent du salaire des fonctionnaires. Les conventions collectives avaient ainsi été respectées mais les ministères ont été forcés de réduire leurs dépenses autrement pour payer ces augmentations entrées en vigueur à la fin juin.

Le président du Conseil du Trésor, Stockwell Day, avait suggéré en mars dernier que les ministères devraient être capables d'économiser grâce à l'attrition des ressources humaines sans avoir à procéder à des mises à pied. L'Alliance de la fonction publique du Canada, au contraire, avait prédit que cette initiative allait causer des pertes d'emplois.

Steve McCuaig a indiqué que l'annonce de vendredi ne constituait pas une surprise car la direction de Service Canada avaient déjà averti qu'elle devait diminuer ses dépenses. Le vice-président du syndicat a souligné que les employés contractuels embauchés pour des périodes définies sont plus faciles à mettre à pied parce qu'ils ne jouissent pas de la même sécurité d'emploi que les fonctionnaires ayant un statut permanent.

Selon lui, Service Canada avait embauché 3200 employés pour une durée déterminée au début de la crise économique afin de gérer le déluge de demandes d'assurance-emploi lié au phénomène. À la fin des mises à pied, a-t-il affirmé, tous ces nouveaux employés auront quitté Service Canada.

«On s'attendait à ce qu'ils restent en emploi jusqu'à ce que la crise économique et ses conséquences prennent fin», a commenté Steve McCuaig.

Le porte-parole libéral en matière de finances, John McCallum, a indiqué que l'économie canadienne demeurait fragile et qu'il ne s'agissait pas du bon moment pour éliminer des emplois.

«Je crois qu'il ne s'agit pas du bon moment pour appuyer sur les freins de la fiscalité et mettre à pied des centaines de personnes, particulièrement lorsque l'économie est très faible», a affirmé le député, qui s'est aussi dit inquiet des effets de cette décision sur les services.