Le premier ministre Stephen Harper s'est déplacé à bord de son jet gouvernemental plus de 50 fois, l'an dernier, afin de faire la promotion du programme fédéral de relance économique de plusieurs milliards de dollars dans deux douzaines de villes.

Entre avril 2009 et décembre dernier, M. Harper a effectué 34 voyages au pays à bord d'appareils Challenger du gouvernement, avec 53 destinations ou escales d'une extrémité à l'autre du pays. Ces déplacements ont coûté près de 500 000 $ aux contribuables.

Le premier ministre a dépensé 341 080 $ de plus lors d'une tournée d'une semaine en Airbus dans l'Arctique, en partie pour promouvoir les efforts fédéraux de relance de l'économie, mais aussi pour faire valoir la souveraineté du Canada dans le Nord.

Parmi les voyages effectués en jet par M. Harper à travers le pays, au moins 24 ont eu lieu dans des villes où le premier ministre a fait l'annonce de projets locaux d'infrastructures subventionnés par le Plan d'action économique du Canada, selon des documents sur les voyages du premier ministre et des déclarations de son cabinet.

Des députés de l'opposition ont indiqué que les déplacements, combinés à une campagne publicitaire de plus de 42 millions $ sur le plan de relance économique, faisaient partie d'efforts concertés de la part du gouvernement pour présenter son plan, mais aussi l'exploiter à des fins partisanes.

«Ceci est une utilisation sans précédent de fonds et de services publics pour exploiter un programme subventionné par l'Etat à des fins partisanes criantes», a affirmé le député libéral David McGuinty, qui a réclamé la mise sur pied d'un bureau indépendant pour surveiller les campagnes publicitaires du gouvernement.

Andrew MacDougall, porte-parole de M. Harper, a indiqué que le premier ministre et d'autres ministres s'étaient déplacés à travers le pays «pour montrer aux Canadiens de quelle façon leur gouvernement construit un Canada plus fort».

Au grand dam des partis de l'opposition, les listes d'invités pour les annonces n'incluaient que des députés conservateurs locaux ou, dans certains cas, des premiers ministres lorsque différents ordres de gouvernement faisaient une annonce conjointe.

«L'absence de tout député de l'opposition était intentionnelle, a affirmé le député néo-démocrate Pat Martin. Je vais commencer à apporter une chaise de jardin pliante à ces événements et la placer sur scène.»

M. Martin a indiqué que d'autres députés de l'opposition et lui-même avaient connu des problèmes similaires lorsque les précédents gouvernements libéraux attiraient l'attention sur les initiatives fédérales en matière de dépenses. Il a cependant ajouté qu'aucun premier ministre n'avait passé autant de temps à voyager à travers le pays pour s'attribuer le mérite des gestes posés par l'Etat.