Le Sénat canadien a relancé jeudi le débat sur l'abolition de la pièce d'un cent au Canada en annonçant qu'une de ses commissions mènerait d'ici la fin de l'année une étude sur la question.

Les 12 membres de la commission des Finances nationales procéderont dans les prochaines semaines à des auditions pour mesurer notamment le «coût direct pour les contribuables de la production et de la distribution des pièces d'un cent par rapport à leur valeur réelle», a indiqué la chambre haute du parlement dans un communiqué.

La commission étudiera également les «conséquences» qu'entraîne le maintien de la pièce pour les entreprises, notamment en termes de «coûts» et de «productivité», puisque ces dernières «doivent compter, manipuler et redistribuer cette pièce de monnaie», ajoute le communiqué.

Elle sera aussi à l'écoute de la Monnaie royale du Canada, qui bat monnaie dans le pays et qui a récemment annoncé son intention d'apporter des changements au système monétaire «en vue de réaliser des économies».

Le débat sur l'abolition de la plus petite pièce en circulation, appelée «penny» par les anglophones et «sou noir» par les francophones, avait été lancé il y a trois ans par une étude d'une institution financière québécoise qui estimait le coût de fabrication de la pièce de 1 cent à 1,5 cent.

«Certains les conservent longtemps dans leur tirelire, d'autre les laissent traîner dans le fond de leur bourse, les plus patients en font des rouleaux, plusieurs les lancent dans des fontaines dans l'espoir de voir un voeu exaucé», précisait cette institution, le Mouvement des caisses Desjardins, en concluant à son inutilité.

Toutefois, d'après la Monnaie royale du Canada, le coût la production de la pièce ne serait que de 0,8 cent.

Quelque 20 milliards de ces pièces seraient actuellement en circulation au Canada.

La commission des finances nationales se donne jusqu'à la fin de l'année pour rendre son rapport sur l'utilité ou non de la production de la pièce.

Les membres de la commission examineront les expériences de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande qui ont non seulement abandonné leurs pièces de un cent mais aussi celles de deux cents.

L'élimination du «sou noir» au Canada nécessiterait l'approbation des deux chambres du parlement.