CAE (T.CAE) a remporté une nouvelle victoire sur la scène militaire canadienne.

Ottawa a accordé hier à la société montréalaise un contrat de 250 millions de dollars pour la formation des équipages de l'hélicoptère Chinook CH-147.

En février 2009, le gouvernement canadien avait attribué à CAE un premier contrat de 329,5 millions pour la formation des équipages des appareils Hercules C130-J.

«En faisant appel au même fournisseur de classe mondiale pour la formation des équipages du C130-J et du CH-147, le gouvernement peut obtenir une solution à un prix intéressant, ce qui constitue une bonne affaire pour le gouvernement, pour les contribuables canadiens et pour l'industrie aérospatiale du pays», a affirmé la ministre fédérale des Travaux publics, Rona Ambrose, à l'occasion d'un événement organisé dans l'usine principale de CAE, à grand renfort de musique tonitruante et de jeux de lumière éblouissants.

Le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, a insisté sur l'importance stratégique de tels contrats. Il a expliqué qu'après avoir obtenu le contrat du gouvernement canadien pour la formation des équipages du C130-J, CAE avait réussi à vendre quatre simulateurs pour cet appareil dans le monde, consolidant ainsi 105 emplois au pays.

«Ce contrat a aidé CAE à se positionner dans le monde», a-t-il affirmé.

Le nouveau contrat annoncé hier ne constitue pas une surprise à proprement parler, puisque CAE avait été désignée soumissionnaire privilégié. Les analystes financiers s'attendaient toutefois à ce que le contrat n'atteigne que 200 millions de dollars.

Le contrat sur la formation des équipages des hélicoptères Chinook comprend deux parties. La première, qui permettra de conserver ou de créer 240 emplois pendant quatre ans, comprendra la conception et la fabrication de simulateurs virtuels et de logiciels. Elle s'effectuera surtout dans les locaux de CAE à Montréal. La deuxième phase portera sur le soutien en service des hélicoptères pendant une période de 20 ans à la base des Forces canadiennes de Petawawa, en Ontario. Cette phase devrait permettre la création ou la conservation d'une quarantaine d'emplois, essentiellement à Petawawa.

Emplois conservés

En obtenant le contrat pour les appareils C130-J en février 2009, CAE avait soutenu que ce programme allait permettre de conserver ou de créer 330 emplois. Or, moins de trois mois plus tard, en avril, CAE avait été contrainte d'annoncer 700 mises à pied.

Marc Parent a rappelé hier que l'aviation civile avait connu une crise sans précédent.

«L'an passé, nous avons vendu 34 simulateurs civils, a-t-il expliqué aux journalistes. Cette année, à une semaine de la fin de l'exercice, nous n'avons vendu que 19 simulateurs. Le nombre de mises à pied que nous avons dû effectuer n'est qu'une fraction que ce qu'il aurait été si nous n'avions pas eu le contrat sur les appareils C130-J.»

Le président de la section locale du Syndicat des employés de la communication, de l'énergie et du papier, Mike Mondoux, a indiqué que près d'une centaine de membres de son syndicat, des employés de production, étaient encore sur la liste de rappel.

Pour sa part, M. Parent a affirmé que l'entreprise recherchait plus d'une centaine de nouveaux employés. Il s'agit toutefois de postes divers, qui peuvent aller de l'administration à l'ingénierie.

Le titre de CAE a grimpé de 17 cents, à 9,67$, à la Bourse de Toronto hier.