Est-ce l'or olympique, le soleil qui se pointe? Ou plus probablement l'économie qui va mieux. Qu'importe la raison, les consommateurs canadiens gagnent en confiance, révèle un sondage réalisé pendant la quinzaine olympique. Mais ça ne veut pas dire qu'ils sont prêts à se lancer tête baissée dans les gros achats.

L'indice de confiance Harris/Décima-Groupe Investors, calculé tous les trimestres, a légèrement augmenté pour atteindre un sommet depuis mai 2006. Il est passé de 85,5 en novembre à 89 aujourd'hui. C'est bien au-dessus de l'indice correspondant aux États-Unis.

Environ 30% des Canadiens estiment en effet que la situation économique du pays s'améliore au cours de la prochaine année, une proportion un peu plus forte que celle du coup de sonde de novembre. Ils ne sont que 13% à s'attendre à ce que ce soit pire. Si on porte notre regard sur les cinq prochaines années, le nombre d'optimistes passe à 60%.

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Sur le plan personnel, près d'un Canadien sur trois s'attend à voir sa situation financière s'améliorer dans les 12 prochains mois. Moins d'un sur 10 s'attend à une détérioration de ses finances.

La moitié des Canadiens jugent qu'il s'agit d'un bon moment pour faire des achats importants, contre 31% de Canadiens plus circonspects. Cette répartition n'a pas évolué depuis l'été dernier, malgré des taux d'intérêt au plus bas et une économie en remontée.

La prudence règne

Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, constate le même phénomène en ce qui concerne les achats importants (maison, auto, etc.). «Le fait que ça se stabilise après une certaine remontée au début de 2009 témoigne du fait que le marché du travail évolue toujours en dents de scie au Canada.»

«L'optimisme revient, tout comme la confiance des consommateurs, mais la crise a peut-être amené les gens à être plus prudents dans leurs dépenses, avance quant à lui Doug Anderson, vice-président principal de Harris/Décima. Les résultats concernant les achats importants soulèvent une question: comment ce sentiment évoluera-t-il advenant une augmentation des taux d'intérêt?»

«Ça va dépendre de l'ampleur des hausses de taux d'intérêt, répond Hélène Bégin. Si elles sont limitées et graduelles tel qu'anticipé, les dommages seront aussi limités. Si les taux augmentent aussi vite qu'en 1995, la confiance pourrait diminuer de façon significative. En 1995, la confiance a chuté à un niveau aussi faible que celui de la récession des années 90.»

Au début du mois de février, l'indice mensuel de confiance du Conference Board avait aussi augmenté, se hissant à son plus haut niveau en 23 mois. En même temps, la Banque Royale avait dressé un portrait contradictoire. Son sondage montrait un très léger recul de la confiance pour janvier. Bon nombre de ménages craignaient les pertes d'emploi et les hauts niveaux d'endettement.

Le sondage Harris/Décima a été réalisé du 18 au 28 février auprès de plus de 2000 répondants. La marge d'erreur est de 2,2points de pourcentage, 19 fois sur 20.