La reprise économique commence à se manifester, mais les investisseurs demeurent timides et sensiblement absents des marchés, selon la société Groupe Investors.

Après l'effondrement des valeurs en 2009, la crainte s'est emparée des investisseurs prudents et modérés. Gaétan Ruest, directeur général planification stratégique de portefeuille au Groupe Investors, concède que la turbulence des marchés boursiers a installé un climat de nervosité. Les détenteurs de valeurs inquiets ou ceux pressés d'obtenir des résultats rapides ont décidé de modifier leurs portefeuilles et d'investir ailleurs. «Lorsque les marchés baissent les personnes qui veulent des résultats à court terme décident de passer à autre chose. Cette impatience et la crainte de perdre empêche les gens trop prudents d'obtenir un bon retour sur leurs investissements», a-t-il indiqué en entrevue sur les ondes de la radio de <i>La Presse</i> Canadienne.

Ces mouvements, mués par différents degrés d'intolérance au risque, pourraient ne pas permettre de récupérer les pertes subies. Gaétan Ruest répète que l'instabilité fait partie des comportements normaux des marchés. À son avis, même les personnes à l'aube de la retraite ou retraitées ont intérêt à continuer d'investir en bourse.

«Ils peuvent continuer de placer de petites sommes dans des placements plus dynamiques dans le but de maintenir une certaine croissance», a-t-il dit.

M. Ruest considère qu'adopter une attitude de repli risque de se traduire par une incapacité de profiter du rebond qui se manifestera inévitablement à l'occassion d'une reprise plus vigoureuse.

«C'est la crainte de perdre des montants qui empêche les gens de réaliser de bons retours sur leurs investisseurs», a-t-il affirmé.

Les stratégies de placements, nourries par le repli et l'impatience, risquent de se traduire par des pertes sur le long terme. Pour cette raison, il juge essentiel de garder la tête froide lorsqu'il est question de finances personnelles.

«Il faut conserver une certaine distance émotionnelle avec ses placements. Si on croit qu'ils sont tout ce que l'on a, toute fluctuation sera perçue vivement et entraînera une réaction impulsive. D'où l'intérêt de faire appel à un conseiller», soutient-il.

Au final, l'approche idéale demeure selon lui d'investir ce que l'on peut, dès qu'il est possible de le faire pour ainsi bénéfifier du plus long terme possible pour générer des rendements.