Les Canadiens souhaitent voir le gouvernement fédéral réduire ses dépenses à compter de l'an prochain, révèle un nouveau sondage.

Une enquête La Presse Canadienne-Harris Décima indique qu'une faible majorité des personnes interrogées, soit 51%, croit que le gouvernement fédéral doit continuer à dépenser cette année pour créer des emplois et stimuler une économie tournant encore au ralenti.Quarante-quatre% des répondants sont d'avis que la priorité pour le gouvernement fédéral devrait être le contrôle des dépenses afin d'éliminer le déficit, qui devrait atteindre le montant record de 56 milliards $ pour l'actuel exercice financier.

Mais au-delà de 2010, cette proportion grimpe à 62%, soit le double de celle des répondants affirmant qu'ils seraient toujours en faveur de mesures supplémentaires pour relancer l'économie.

«Cela démontre le respect que les Canadiens portent pour un budget équilibré», a argué le vice-président de la firme Harris-Décima, Doug Anderson.

Selon M. Anderson, le sondage indique que les répondants considèrent toujours les dépenses pour la relance économique comme des mesures à court terme, et qu'ils n'ont pas l'intention de détourner les yeux de la question du déficit.

Au Québec, 51% des personnes interrogées ont affirmé que la priorité du gouvernement fédéral devrait être le contrôle des dépenses, contre 46% qui estiment qu'Ottawa devrait plutôt continuer à dépenser pour relancer l'économie.

Après 2010, le contrôle des dépenses gagne l'adhésion de 58% des répondants québécois, contre 37% pour la poursuite des dépenses pour stimuler l'économie.

À l'échelle nationale, les résultats du sondage semblent cadrer avec le budget que le gouvernement Harper devrait dévoiler le 4 mars, qui inaugurera la deuxième année du plan d'action économique des conservateurs en même temps qu'il lancera un examen visant à réduire les coûts l'an prochain.

En regard de ces résultats, le chef de l'opposition libérale, Michael Ignatieff, risque de braquer la population contre lui avec sa promesse d'investir, peu importe l'ampleur du déficit, dans les services de garde et en éducation pour la petite enfance s'il devient premier ministre.

Selon M. Anderson, les Canadiens pourraient accepter que davantage d'argent soit alloué à certains domaines, comme la santé, malgré leur opposition à ce que le déficit continue de gagner en importance au-delà de cette année.

Mais il demeure à voir si les services de garde constituent, aux yeux des Canadiens, une raison justifiant une augmentation des dépenses.

«(Michael Ignatieff) doit convaincre la population de la valeur de cet investissement au regard du défi posé par le retour à un budget équilibré», a fait valoir M. Anderson.

Le sondage, mené au téléphone, a été réalisé auprès d'un peu plus de 1000 Canadiens du 28 au 31 janvier. La marge d'erreur est de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.