Le ministre fédéral des Finances soutient que le budget qu'il déposera le 4 mars ne sera pas comme les autres, puisqu'il s'agira de la suite de son plan biennal de relance économique.

En visite à Winnipeg lundi dans le cadre de ses consultations prébudgétaires, Jim Flaherty a promis que son gouvernement dépensera beaucoup d'argent durant les six premiers mois de 2010.

Il convient qu'il devra par la suite resserrer les cordons de la bourse afin de combler son déficit record. Toutefois, il assure, encore une fois, qu'il ne touchera pas aux transferts aux provinces, ni aux prestations aux personnes âgées ou handicapées.

M. Flaherty croit pouvoir faire fondre le déficit de moitié lorsque les mesures de relance économique prendront fin. Et il prévoit qu'une réduction dans les programmes fédéraux aura raison de l'autre moitié.

Il a ensuite expliqué que si l'économie canadienne semble prendre du mieux, certains secteurs montrent toujours des signes de faiblesse.

«Comme le démontrent les chiffres sur le chômage, il y a toujours des raisons de s'inquiéter de la performance de notre économie et surtout de l'économie des États-Unis, a dit M. Flaherty avant de rencontrer des économistes et des chercheurs de la région. L'économie est encore à se remettre, elle n'est pas rétablie.»

Ses consultations prébudgétaires débutent à peine, mais M. Flaherty dit avoir déjà entendu des préoccupations concernant le chômage, l'accès au crédit et le secteur manufacturier malmené. Même si la confiance des consommateurs est relativement élevée au Canada, il faudra encore un peu de temps avant que cette confiance ne se propage aux employeurs.

«L'emploi risque de traîner de la patte, a dit le ministre Flaherty. On verra plus de signes de reprise économique sans que ça n'abaisse le chômage. Il faut du temps aux entreprises pour acquérir assez de confiance pour embaucher des gens.»

Pour s'attaquer au déficit, qui atteint actuellement 56 milliards $, le ministre prévient que le prochain budget ne comprendra aucune nouvelle dépense mais probablement des réductions de coûts. L'importance de ces coupes dépendra de la santé de l'économie canadienne.

«Si la croissance de l'économie est suffisante, nous n'aurons pas à couper autant, a-t-il dit. Mais si la croissance de l'économie n'est pas au rendez-vous, nous devrons freiner la croissance des dépenses (...) Inévitablement, certains programmes gouvernementaux disparaîtront. Ce n'est pas parce qu'un programme est créé par le gouvernement qu'il est éternel.»