Québec espère toujours soutirer 2,6 milliards $ à Ottawa pour avoir harmonisé la TPS fédérale à sa TVQ.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a entretenu l'espoir du Québec, vendredi, sans toutefois s'engager d'aucune façon quant à un réglement imminent du différend.

Mais les choses progressent dans le bon sens, a indiqué le ministre, lors d'une conférence de presse tenue à Québec, en marge de la tournée de consultations prébudgétaires qu'il entreprend sur la deuxième phase du Plan d'action économique fédéral, annoncé il y a quelques semaines par le premier ministre Stephen Harper.

Québec en fait une question d'équité et estime qu'Ottawa lui doit 2,6 milliards $ pour avoir harmonisé sa TVQ à la TPS, en se basant sur la compensation financière attendue en Ontario, qui est de l'ordre de 4,3 milliards $.

Jeudi, le ministre Flaherty et son homologue québécois, Raymond Bachand, ont discuté du dossier, qui fait l'objet de négociations depuis plusieurs mois.

«Il y a progrès dans nos discussions, mais nous ne sommes pas d'accord à ce moment-ci» sur les termes d'un règlment, a-t-il nuancé.

En avril, les conservateurs de M. Harper avaient voté en faveur d'une motion du Bloc québécois, réclamant la négociation d'une entente avec Québec à ce propos.

Un processus de négociation avait été entrepris, mais sans qu'Ottawa n'avance jamais quelle ampleur pourrait atteindre la compensation financière à verser.

Avant d'en arriver là, les deux capitales doivent d'abord s'entendre sur le sens des mots, quant à savoir ce qui a été fait et ce qui reste à faire pour mener à bien le processus.

Selon le gouvernement du Québec, l'harmonisation entre les deux taxes a déjà été effectuée il y a 12 ans, une interprétation cependant contestée à Ottawa.

Alors qu'il prépare son prochain budget, M. Flaherty s'est engagé par ailleurs à ne pas réduire les paiements de transferts aux provinces, malgré une situation financière précaire.

Devant les journalistes, il a tracé un portrait plutôt avantageux de la reprise économique au Canada, grâce notamment à la confiance des consommateurs et des entrepreneurs dans l'économie, à la solidité du marché immobilier, à une croissance de l'investissement privé et à un taux d'emploi «stable, ce qui est encourageant».

Malgré cela, il serait prématuré de renoncer aux mesures de stimulation économique préconisées par le gouvernement fédéral, a-t-il commenté, en rappelant que le plan d'action initial était prévu pour deux ans.

Dans le but de renouer un jour avec l'équilibre budgétaire, il a dit qu'il tenterait de maîtriser la croissance des dépenses du gouvernement fédéral, dans son prochain budget.

Aux consommateurs, il a lancé un appel à la prudence, dans le sens de ne pas acheter une maison qui serait au-dessus de leurs moyens quand les taux d'intérêt, actuellement très bas, se mettront à grimper.

«Les taux d'intérêt vont monter, un de ces jours», a-t-il rappelé.