Un ambitieux accord de libre-échange entre le Canada et l'Europe pourrait être signé avant la fin de 2011, a affirmé mardi l'ancien premier ministre québécois Pierre Marc Johnson, actuellement impliqué dans les négociations à ce sujet.

M. Johnson, qui a été à la tête du Québec pendant une courte période de temps en 1985, a indiqué que les négociations se déroulaient bien. Il ne serait d'ailleurs pas étonné si une entente survenait plus tôt que prévu, a-t-il ajouté à la suite d'une allocution prononcée devant le Conseil des relations internationales de Montréal.

Le Canada a entrepris de négocier un accord de libre-échange avec l'Union européenne (UE) en mai dernier. Bien que toutes les provinces aient été invitées à la table de négociation, le Québec a dès le départ assumé un rôle de premier plan.

Lents à apprécier les bénéfices d'une entente sur les échanges commerciaux avec le Canada, les bureaucrates européens se penchent maintenant avec grand intérêt sur le système d'approvisionnement des stocks du marché public canadien, entre autres choses, a affirmé M. Johnson.

Le printemps dernier, le gouvernement libéral de Jean Charest a fait de l'ex-premier ministre péquiste son principal négociateur dans les entretiens sur le libre-échange avec l'UE.

M. Johnson s'attend à une vaste entente allant au-delà de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) puisque cette fois, les provinces prennent place à la table de négociation pour traiter de questions qui relèvent de leurs compétences et sont sous juridiction partagée.

Il croit notamment que l'entente s'attardera aux obstacles au commerce international tels que les procédures et tarifs douaniers, de même qu'aux mouvements de capitaux et aux investissements.

M. Johnson reconnaît que le Canada a davantage à gagner d'un accord de libre-échange que l'Europe.

En fin de compte, il s'attend à ce que l'accord se traduise pour le Canada par une augmentation de 0,77 pour cent de son produit intérieur brut (PIB), contre une hausse de 0,08 pour cent pour l'Europe.

Tandis que certaines mesures protectionnistes mises en place aux États-Unis menacent les relations entre le Canada et son plus important partenaire commercial, Ottawa est occupé à signer des ententes commerciales avec une variété de pays à travers le monde.