L'économie canadienne a possiblement progressé en août, mais à un rythme tellement faible que les économistes craignent que l'espoir d'une reprise substantielle en mesure de générer de l'emploi soit en train de s'évanouir.

À la suite des décevantes données de juillet sur le produit intérieur brut (PIB), la plupart des analystes croient que celles du mois d'août, devant être rendues publiques vendredi par Statistique Canada, ne seront guère plus réjouissantes.

Les spécialistes s'attendent en moyenne à un minuscule gain de 0,1 pour cent. Certains, incluant Carl Weinberg, de High Frequency Economics, prédisent même un premier recul depuis mai.

Histoire de tourner le fer dans la plaie, les États-Unis annonceront probablement jeudi que leur économie, fortement secouée par la crise, a connu une solide croissance de trois pour cent, voire davantage, durant la période de juillet à septembre.

«Ne vous attendez pas à voir une croissance économique explosive (au Canada) avant un bon moment», a prévenu Craig Alexander, économiste en chef adjoint à la Banque TD (TSX:TD), mercredi.

Devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce, à Ottawa, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a parlé de la reprise avec retenue, mercredi, faisant clairement comprendre que la situation demeurait fragile.

«Dans l'ensemble, la reprise sera modeste, mais il y aura une reprise», a affirmé M. Carney.

La mollesse de la reprise ne constitue pas une grande surprise. Plusieurs observateurs préviennent depuis longtemps qu'il faudra des années, et non pas des mois, pour réparer les dommages commis durant l'effondrement de l'économie.

Néanmoins, ces mises en garde ont commencé à paraître moins crédibles à mesure que les marchés boursiers poursuivaient leur poussée vers le haut, au printemps et durant l'été, et que le secteur de l'immobilier rebondissait, tant au Canada qu'aux États-Unis.

De nouvelles données démontrent maintenant que les ventes de maisons se sont écroulées de façon inattendue aux États-Unis, en septembre, laissant entendre que le renversement de situation précédemment observé avait résulté des mesures d'aide gouvernementales.