La Banque du Canada doit annoncer mardi sa plus récente décision sur son taux d'intérêt directeur, mais toute l'attention des économistes risque d'être tournée vers ce que la banque centrale va dire, plutôt que sur ce qu'elle va faire.

Il est pratiquement certain que l'institution laissera mardi matin son taux de financement à un jour inchangé à 0,25 pour cent, soit son plus faible niveau possible.

Certains économistes croient cependant que la banque centrale pourrait donner quelques indices - plus vraisemblablement lors de la conférence de presse de son gouverneur Mark Carney, attendue jeudi après-midi - sur ses intentions futures.

La Banque du Canada s'est engagée, le printemps dernier, à laisser son taux directeur à sa limite inférieure au moins jusqu'en juillet 2010, à certaines conditions. Mais des observateurs croient que M. Carney révise peut-être ses plans, compte tenu de la rapidité à laquelle le pays a émergé de la récession.

En outre, M. Carney pourrait s'inquiéter de la hausse surprenante des ventes de maisons et de leurs prix, des données qui, jumelées aux faibles taux d'intérêt, pourraient créer une nouvelle bulle financière et faire grimper l'inflation.

Selon l'économiste en chef de Merrill Lynch, Sheryl King, M. Carney devrait peut-être songer à injecter un peu de flexibilité aux options de sa politique monétaire. Cependant, le moindre indice sur une éventuelle hausse du taux directeur pourrait faire bondir le dollar canadien, ce que la banque centrale veut éviter.

La Banque du Canada s'est publiquement inquiétée, à plusieurs reprises ces derniers mois, de l'impact négatif que pourrait avoir une hausse trop rapide du huard sur la reprise économique canadienne. La devise canadienne a clôturé lundi à 97,15 cents US, en hausse de 83 cent US.