Les travailleurs canadiens pourraient voir leurs primes d'assurance-emploi grimper de 632 $ sur quatre ans tandis que les hausses des primes des employeurs pourraient être encore plus importantes si le gouvernement veut atteindre ses objectifs économiques, estime la firme Dale Orr Economic Insight.

Dans son analyse publiée mardi, le groupe calcule que les projections de revenus du ministre des finances Jim Flaherty à propos du compte d'assurance-emploi, se fondent sur une importante hausse des cotisations sur l'emploi pour les travailleurs et les employeurs. Celle-ci pourrait atteindre environ 15,5 milliards $ d'ici 2014-15, selon l'échéancier présenté dans la mise à jour économique du mois dernier.

Lorsque le gouvernement a publié cette mise à jour, il a indiqué que le budget pourrait être rééquilibré après l'année fiscale 2014-15 sans augmenter les impôts, tout en reconnaissant que cela demanderait probablement de hausser les primes d'assurance-emploi pour équilibrer le compte au fil du temps.

Selon l'économiste Dale Orr, les primes doivent passer du niveau actuel de 1,73 $ pour 100 $ de gain - un montant gelé pour encore un an - à 2,33 $ au cours des cinq prochaines années.

Cela aura comme conséquence une majoration cumulative de paiement de 632 $ pour tous les travailleurs qui gagnent plus que le seuil minimum de 42 300 $.

Qui plus est, les employeurs devront débourser environ 884 $ par travailleur au cours de cette période.

Dale Orr note que le gouvernement n'ose pas parler de hausse d'impôts, mais il ajoute que «lorsque ça caquette comme un canard, c'est un canard».

Selon M. Orr, les cotisations sur l'emploi figurent parmi les pires mesures qu'un gouvernement puisse prendre, car elles découragent l'embauche.

Dale Orr ne fait jamais de recommandation dans ses rapports sur la politique fiscale du gouvernement, mais il fait une exception cette fois-ci. Il croit qu'Ottawa devrait plutôt augmenter d'un point la taxe sur les produits et services (TPS) pour deux ans.