Le secteur privé doit faire davantage pour favoriser la croissance économique, faute de quoi la fragile reprise s'effondrera à mesure qu'arriveront à terme les mesures de relance économique, affirme la Banque du Canada.

Lors d'un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Grand Victoria, lundi, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a affirmé à des gens d'affaires que les gouvernements et les banques centrales avaient fait l'essentiel pour éviter à l'économie un désastre, au pays tant qu'à l'échelle internationale.

En effet, les gouvernements du monde entier ont mis en place des mesures «comparables à celles qui sont faites en temps de guerre, mais elles étaient affectées à une calamité survenant en temps de paix», a-t-il affirmé.

Bien que ces mesures aient fonctionné à court terme - la plupart des économies ont retrouvé le chemin de la croissance - la reprise sera longue et difficile, et le secteur privé devra l'alimenter, a cependant prévenu M. Carney.

«Le Canada entame cette période muni de nombreux atouts, mais les efforts qu'il nous faudra consentir seront sans précédent», a-t-il déclaré.

«Nos entreprises devront développer de nouveaux marchés à mesure que l'avantage historique d'un accès relativement ouvert aux marchés américains perdra de son importance.»

En juillet, M. Carney a été l'un des premiers à publiquement déclarer terminée la récession, à la suite de trois trimestres consécutifs de décroissance économique au Canada. Et il demeure l'un des observateurs les plus optimistes, prévoyant une croissance de trois pour cent l'an prochain.

Le gouverneur n'a pas toutefois pas hésité à prévenir que la réalisation de sa prévision était conditionnelle à plusieurs facteurs, incluant un dollar moins vigoureux, et qu'il existait encore de nombreuses incertitudes susceptibles de faire dérailler les plans des responsables des politiques.

Même si le Canada n'a pas été aussi affecté par la récession que plusieurs autres pays, le taux de chômage a augmenté de 2,9 points de pourcentage pour se situer à son niveau le plus élevé en 10 ans, soit 8,7 pour cent, tandis qu'il existe un écart important entre le potentiel de production et la demande de la production des industries canadiennes, a rappelé le gouverneur de la banque centrale.