La reprise économique sera plus robuste au Canada qu'aux Etats-Unis et dans les autres pays du G7 l'an prochain, prédit Marchés mondiaux CIBC, parce que les ménages canadiens profitent de taux d'intérêt plus bas.

Si l'économie canadienne ne retombera que lentement sur ses pattes, poursuit la CIBC, sa croissance de 2 % prévue en 2010 sera un demi point plus élevée que la croissance américaine et plus de deux fois plus importante que celle de certains pays de la zone euro. La CIBC prédit aussi une croissance de 3,8 % pour l'économie canadienne en 2011 - un niveau similaire à celui qui prévalait avant la récession et le genre de progression qui pourrait créer suffisamment d'emplois pour abaisser le taux de chômage, qui se chiffre actuellement à 8,7 %.

L'analyse de la CIBC ajoute que les 40 milliards $ annoncés par Ottawa en janvier pour stimuler l'économie porteront fruit surtout pendant la seconde moitié de 2009 et pendant toute l'année 2010, mais que la performance du pays dépendra d'abord et avant tout des dépenses des ménages.

«Comme un étudiant moyen dans une classe de cancres, le Canada, avec sa croissance de 2 % l'an prochain, saura distancer tous ses camarades du G7», ont écrit les économistes Benjamin Tal et Krishen Rangasamy.

«Les dépenses du gouvernement joueront évidemment un rôle important, mais le Canada n'est pas seul dans cette situation. Ce qui distingue le Canada des autres est la résistance relative des dépenses des ménages, ce qui donne plus d'efficacité à la politique monétaire canadienne pour stimuler le secteur immobilier et la consommation.»

Même si le Canada semble avoir laissé la récession derrière lui, le taux de chômage continue à grimper et pourrait dépasser le cap des neuf % d'ici la fin de l'année.

De plus, une agence fédérale a révélé vendredi que le nombre total de dossiers d'insolvabilité, soit les dossiers de faillites et les propositions présentées aux créanciers, déposés en juillet dernier au Canada avait reculé de 5,6 % par rapport au mois précédent, tout en étant 34,6 % supérieur à celui du mois de juillet 2008.

Selon le Bureau du surintendant des faillites, il y a eu 7908 faillites en juillet dernier et 2205 propositions de règlement aux créanciers, pour un total de 10 113 dossiers d'insolvabilité.

De ce nombre, 9544 étaient des dossiers soumis par des consommateurs, alors que 569 provenaient d'entreprises.

En dépit du fort taux de chômage, les consommateurs canadiens sont en meilleure posture que les Américains pour profiter de la faiblesse des taux d'intérêt parce que les secteurs immobilier et bancaire n'ont pas été touchés aussi durement au Canada, précise la CIBC.

De plus faibles taux d'intérêt permettent aux consommateurs d'emprunter davantage, d'augmenter leurs marges de crédit et d'utiliser ces emprunts pour financer l'achat de produits de luxe comme des voitures, des électroménagers et des maisons - des achats qui donnent un bon coup de pouce à l'économie.