Le ministre fédéral du Revenu, Jean-Pierre Blackburn, a voulu tirer profit de la fête du Travail pour annoncer que son gouvernement présentera, en début de session parlementaire, des mesures législatives et non législatives pour tenter d'aider les chômeurs.

Alors que les trois partis de l'opposition exercent des pressions plus ou moins concertées pour que soit révisé le programme d'assurance-emploi, le ministre dit que même si les Canadiens risquent à nouveau de défiler dans les bureaux de scrutin, les travailleurs pourront profiter tout de même des changements que comptent apporter les conservateurs.

«Nous étudions des mesures qui pourraient être mises en place sans même devoir attendre un vote pour changer la loi, puisque les libéraux ont décidé de nous renverser coûte que coûte», a dit le ministre, qui refuse d'être paralysé par une campagne électorale.

Jean-Pierrre Blackburn soutient que son parti est «prêt à passer à l'action», accuse les libéraux de vouloir plonger le pays en élections à tout prix et n'hésite pas à les accuser d'avoir déserté le comité de travail sur l'assurance-emploi.

«M. Ignatieff n'a qu'une seule idée en tête : son 360 heures et ses neuf semaines pour avoir un an de chômage. Cela représenterait 4,5 milliards $. Pour nous, le premier groupe cible demeure les travailleurs de longue date qui ont perdu leur emploi», insiste-t-il.

Les conservateurs se défendent de réagir aux pressions de l'opposition et à la campagne publicitaire amorcée la veille et montrant le chef libéral Michael Ignatieff particulièrement incisif.

«C'était un engagement que nous avions pris ce printemps en mettant sur pied un comité composé de représentants du parti libéral et du parti conservateur pour réformer l'assurance-emploi. Ce sont les libéraux qui nous ont fait faux-bond», assure-t-il.

En ce qui concerne les mesures qui n'impliquent pas de modification à la Loi sur l'assurance-emploi, Jean-Pierre Blackburn affirme que des avenues pourraient être mises en place dans quelques jours à peine.