La Banque du Canada a obtenu l'effet désiré, mercredi, quand le dollar canadien a perdu plus d'un cent US après qu'elle eut averti que la robustesse soutenue du huard représentait une menace à la reprise de l'économie.

Certains analystes remettent toutefois en question le lien entre les deux événements. Ils estiment que le dollar canadien atteindra vraisemblablement la parité avec la devise américaine, peu importe ce que peut dire ou faire la Banque du Canada.

Le sous-gouverneur de l'institution, Timothy Lane, a prévenu mardi que la banque centrale pourrait recourir à l'assouplissement quantitatif pour freiner le dollar si sa hausse, entreprise ces derniers mois, devait se poursuivre. Cela a eu un impact immédiat sur les échanges à ce moment, le huard clôturant en baisse de 0,75 cent US. La glissade s'est poursuivie mercredi, le dollar canadien cédant 1,01 cent US pour terminer la journée à 91,09 cents US.

L'analyste David Watt, de RBC Marché des capitaux, croit toutefois que la glissade de mercredi n'est pas entièrement attribuable aux propos de M. Lane. Il rappelle que le dollar américain était en progression face aux autres devises d'importance et que le baril de pétrole a reculé, deux facteurs qui jouent en défaveur du dollar canadien.

Selon M. Watt, le marché cherchait une raison de liquider le huard, puisque sa valeur était déjà passablement élevée compte tenu du contexte économique.

D'autres économistes voient le dollar canadien à parité avec la devise américaine d'ici la fin de l'année, puisque la reprise de l'économie mondiale entraînera une hausse de la demande pour des produits dont le Canada a en abondance, surtout du pétrole.

Le huard profite aussi des mesures d'assouplissement quantitatif importantes décrétées par les banques centrales d'Europe et des Etats-Unis, ce qui a eu pour effet d'augmenter la masse monétaire et d'affaiblir ces devises.