Les preuves se multiplient que la récession est terminée au Canada, ce qui en ferait une des plus courtes mais aussi une des plus importantes à frapper le pays depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Statistique Canada a rapporté mercredi que l'indicateur avancé composite avait augmenté de 0,4% en juillet. L'augmentation enregistrée le mois dernier est la première depuis août 2008, juste avant que les perturbations des marchés financiers mondiaux ne se soient accentuées de façon prononcée.

De son côté, la Banque CIBC a annoncé qu'en dépit d'une hausse du taux de chômage, les nouveaux chômeurs n'avaient en moyenne besoin que de 15 semaines pour se dénicher un nouvel emploi, soit seulement une semaine de plus qu'avant la récession.

Lors d'une récession comparable en 1991, il fallait compter une moyenne de 20 semaines avant de retrouver du travail.

«Il y a actuellement un million de Canadiens (soit environ les deux tiers des sans emploi) qui ont été au chômage pendant moins de trois mois», a affirmé mercredi Benjamin Tal, économiste à la CIBC.

«Le taux de sortie du chômage (...) laisse croire que les nouveaux chômeurs sont davantage susceptibles de se trouver un emploi ou de lancer leur propre entreprise lors des prochains mois qu'ils ne l'étaient pendant la majeure partie des années 90», a-t-il ajouté.

La plupart des experts avaient prédit que l'économie canadienne cesserait de chuter pendant le troisième trimestre, qui se termine le 30 septembre. D'autres, dont la Banque du Canada, prévoyaient même un retour à la croissance pendant cette période.

Au cours des deux derniers jours, autant le Fonds monétaire international (FMI) que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont fait état d'un ralentissement de la détérioration rapide de l'économie mondiale, le FMI ayant même rapporté une reprise de la croissance.

Bien que la majeure partie de la planète ait été en récession pendant plus longtemps que le Canada, un tel scénario voudrait dire que la période de marasme économique aura duré un total de trois trimestres au pays, soit une période relativement courte.

La Banque du Canada prévoit que la croissance économique atteindra en moyenne 3% au pays, l'an prochain. Cette prévision est considérablement plus optimiste que celle de 2,3% formulée par le secteur privé.

Par ailleurs, l'indicateur avancé composite a augmenté de 0,4% en juillet.

Dans l'ensemble, six des 10 composantes ont enregistré des hausses en juillet, soit le plus grand nombre depuis mai 2008.

L'indicateur avancé composite mensuel du Canada comprend les 10 éléments de l'activité cyclique de l'économie qui représentent les principales catégories de la dépense intérieure brute. Il traduit donc les divers mécanismes qui peuvent engendrer les cycles des entreprises.

De plus, le taux annuel d'inflation au Canada a glissé à son plus bas niveau en 56 ans le mois dernier, alors que les prix à la consommation ont baissé de 0,9% par rapport à juillet 2008.

La baisse a été principalement attribuable à un repli sur 12 mois des prix des produits énergétiques, particulièrement de l'essence, de l'ordre de 23,4%.