L'écart entre les prix payés par les Canadiens et les Américains pour les mêmes produits se resserre grâce à la progression rapide de la valeur du dollar, indique un nouveau rapport.

Selon l'économiste Douglas Porter, de BMO Marché des capitaux, l'écart de prix entre les deux pays pour un ensemble d'articles sélectionnés se situe maintenant à 6,8 pour cent, comparativement à 18 pour cent il y a un an.

M. Porter rappelle que le huard a gagné 20 pour cent ces cinq derniers mois, ce qui explique la réduction de l'écart de prix.

«La raison principale de ce changement réside dans le taux de change», suggère M. Porter.

Le rapport, qui compare les prix d'articles comme des scies, des consoles de jeux vidéo, des ordinateurs, des magazines et des cafés de Starbucks, est basé sur un dollar canadien valant 92 cents US, ce qui est comparable au taux de clôture de 91,68 cents US du huard mercredi.

Mais si la diminution de l'écart constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs, il a des répercussions négatives pour plusieurs entreprises, souligne l'économiste.

«En plus de présenter un énorme défi pour les fabricants et l'industrie du tourisme, un huard fort menace de rendre la vie des détaillants locaux difficile», affirme-t-il dans son rapport. Il précise, qu'en théorie, les détaillants pourraient bénéficier de la vigueur de la devise, puisqu'elle contribue à diminuer leurs coûts. «Mais en réalité, au moment où le huard se rapproche de la parité, la comparaison de prix devient le deuxième passe-temps favori des Canadiens et la pression augmente.»

M. Porter croit que l'écart se rétrécit au fur et à mesure que les détaillants canadiens réduisent leurs prix, face à la pression des consommateurs frustrés de devoir payer plus cher pour des produits au Canada alors que le dollar est près de la parité.

La récente hausse de la valeur du huard obligera les détaillants à diminuer davantage leurs prix.

«Le huard se rapprochant rapidement de la parité encore une fois, le problème pourrait refaire surface, offrant un nouveau défi aux détaillants au moment où les consommateurs canadiens créent une reprise modeste et graduelle», affirme-t-il.

Certains économistes croient par ailleurs que la hausse du dollar pourrait ralentir la reprise économique au pays, puisqu'elle met de la pression sur des industries vendant leurs produits aux Etats-Unis, comme les industries manufacturières et forestières.