Le ministre des Finances Jim Flaherty dit s'attendre à ce que les pertes d'emplois se poursuivent en 2010, malgré une modeste reprise économique qui devrait s'amorcer d'ici la fin de l'année en cours.

M. Flaherty s'est entretenu, jeudi, au Chili, avec des ministres des Finances d'autres pays d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud.

Il a indiqué que tous s'inquiétaient de l'impact de la récession sur les travailleurs et a averti que, si l'économie est dans une phase de stabilisation, ce n'est pas le cas pour le marché de l'emploi.

«Nous commencerons à voir une stabilisation, nous le constatons déjà, et puis un retour à la croissance, mais la détérioration du marché de l'emploi persistera», a affirmé M. Flaherty. Il a tout de même dit entrevoir un répit pour les travailleurs avant la fin de 2010.

Les économistes prévoient que 30 000 autres pertes d'emplois seront enregistrées pour juin quand Statistique Canada dévoilera ses plus récentes données à ce sujet, vendredi prochain.

Le Canada a perdu 363 000 emplois depuis octobre.

Le département américain du Travail a rapporté jeudi des pertes d'emplois de 467 000 en juin - environ 100 000 de plus qu'anticipé -, alimentant les craintes que la récession puisse persister plus longtemps, et compromettre les prévisions de croissance pour le quatrième trimestre.

Le ministre des Finances avait déjà reconnu que les Canadiens devaient encore s'attendre à des temps difficiles, mais en se disant confiant que la relance au Canada serait l'une des plus rapides et des plus fortes parmi les pays industrialisés.

Vendredi, M. Flaherty est apparu plus circonspect, affirmant que tous s'entendaient pour dire que la relance serait tiède.

Dans son budget de janvier, M. Flaherty a prédit une sortie relativement robuste de la profonde récession, avec une croissance du produit intérieur brut de 4,3 pour cent en 2010, de 6,4 pour cent en 2011 et de 6,1 pour cent en 2012. Ces prédictions sont plus optimistes que celles qui font consensus dans le secteur privé.

M. Flaherty a dit croire que le faible taux d'imposition des entreprises allait attirer les investissements au pays. Cette semaine, Tim Hortons (TSX:THI) a annoncé un plan visant à se réorganiser et à se reconvertir en société canadienne. Le ministre croit que d'autres entreprises seront tentées de faire de même.