Les États-Unis travailleront de pair avec le Canada pour tenter d'apaiser les inquiétudes suscitées par la clause «Buy American» du plan de relance américain, a assuré la secrétaire d'État, Hillary Clinton, samedi.

Certains avaient soulevé des craintes à l'effet que la clause puisse priver des compagnies canadiennes d'avoir accès à des contrats lucratifs.

En point de presse aux côtés du ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, Mme Clinton s'est dite consciente qu'il faudrait peut-être revoir certaines obligations en matière de commerce international, afin de pouvoir promouvoir davantage les échanges commerciaux entre les deux pays. Elle a ajouté avoir assuré le ministre Cannon que son administration s'y affairerait.

La clause «Buy American» n'est toutefois «pas appliquée d'aucune façon qui soit incompatible» aux obligations des Etats-Unis en matière de commerce international, a insisté la secrétaire d'État.

«Nous prenons cela très au sérieux», a-t-elle souligné.

«Evidemment, le Canada est notre premier partenaire commercial. C'est une relation qui nous est mutuellement avantageuse et que nous avons l'intention de non seulement nourrir, mais de voir grandir», a en outre expliqué Mme Clinton.

Tant Mme Clinton que M. Cannon se sont dits optimistes qu'une solution soit trouvée, après qu'ils eurent discuté de la question pendant une rencontre d'une heure, à Niagara Falls, en Ontario. Il s'agissait de la première visite officielle de la secrétaire d'Etat au Canada.

«Cela m'a permis d'évoquer ces choses-là avec la secrétaire d'Etat, et aussi, par la même occasion, de regarder quelles seraient les options disponibles au cours des prochains mois», a pour sa part affirmé le ministre Cannon, lors de la conférence de presse.

Le ministre a ajouté qu'il avait obtenu des garanties, auprès de Mme Clinton, à l'effet que les deux pays réfléchiraient à de possibles solutions pour s'assurer que la relation qu'ils ont développée continue de croître.

«Il y a déjà une bonne base sur laquelle (sic) nous pouvons travailler, et il y aura effectivement d'autres travaux à compléter. Mais comme nous avons toujours pu nous entendre avec les Américains sur un grand nombre de sujets, je ne pense pas que cet obstacle-là soit un obstacle majeur. Nous allons poursuivre notre dialogue», a-t-il assuré.

Mme Clinton et M. Cannon se trouvaient en Ontario pour annoncer qu'ils s'engageraient à modifier l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs - un accord qui n'avait pas été revu depuis 1987.

«En modifiant l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs, nous le moderniserons en vue de relever de nouveaux défis et de réduire la pollution», a signalé le ministre Cannon.

Les militants écologistes avaient réclamé que les deux pays revoient l'Accord des Grands Lacs afin de le mettre à jour pour qu'il réponde davantage aux problèmes contemporains, comme la présence d'espèces envahissantes ou les répercussions des changements climatiques, par exemple.

L'accord, qui a été ratifié en 1972 sous le gouvernement de Pierre Trudeau, établit les droits et les obligations du Canada et des Etats-Unis quant aux Grands Lacs ainsi qu'une partie du fleuve Saint-Laurent - en particulier leur obligation de ne pas polluer les eaux frontalières.

En vertu de l'entente, les deux pays doivent également se mettre d'accord pour tout projet qui puisse changer les niveaux ou les débits naturels des eaux frontalières.