Le premier ministre Stephen Harper estime que les négociations entre le Canada et l'Union européenne (UE) visant à conclure un traité de libre-échange constituent «un rayon de soleil dans la tempête économique» qui secoue la planète.

À l'issue du sommet Canada-UE, mercredi, M. Harper a soutenu que ces négociations envoient un message on ne peut plus clair aux pays, dont les États-Unis, qui sont tentés par le protectionnisme pour relancer leur économie.  

Ces négociations sont le résultat de près de 30 ans d'efforts de la part des autorités canadiennes pour convaincre les pays membres de l'UE de conclure un pacte commercial, a rappelé le premier ministre.

«Ce sommet aura été court, mais il aura aussi été très productif. Il s'agit d'un événement très historique. La relation entre le Canada et l'Union européenne est très importante. L'Union européenne est notre deuxième partenaire commercial en importance. C'est aussi la première entente que l'Union européenne tente de conclure avec un pays industrialisé», a affirmé M. Harper.

M. Harper a donné le coup d'envoi à ces négociations en compagnie de son homologue tchèque, Mirek Topolanek, qui assume la présidence de l'UE, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Ces négociations devraient durer au moins deux ans. Un traité de libre-échange aurait des retombées économiques de 12 milliards de dollars pour le Canada et de près de 18 milliards pour l'UE.

Les négociateurs des deux parties auront du pain sur la planche pour mener à bien «cet accord ambitieux», selon le premier ministre Topolanek. Le nouvel accord envisagé devrait ouvrir le commerce dans divers domaines, dont les services d'investissement, l'approvisionnement gouvernemental et les produits agricoles. En outre, l'accord souhaité permettrait la mobilité temporaire de la main-d'oeuvre entre le Canada et les 27 pays membres de l'UE. Enfin, il devrait permettre d'établir des réglementations semblables dans plusieurs domaines, notamment les droits d'auteur et l'alimentation, ainsi que la sécurité animale.

Les États-Unis demeurent le principal partenaire commercial du Canada, et de loin. Près de 85% des exportations canadiennes aboutissent aux États-Unis. Seulement 6% des marchandises canadiennes sont vendues sur le territoire de l'UE.

Les négociations ont été lancées 24 heures après que le Parlement européen eut adopté un projet de loi limitant la vente des produits dérivés du phoque en provenance du Canada.

Ce matin, M. Harper a indiqué, comme l'avait fait la veille le ministre du Commerce international, Stockwell Day, que le Canada a la ferme intention de contester cette mesure devant l'Organisation mondiale du commerce.

Le premier ministre a toutefois indiqué que ce différend commercial n'aurait aucune conséquence sur les négociations portant sur le libre-échange, un signe selon lui de la maturité des relations entre le Canada et l'UE.

«Le Canada et l'Union européenne sont en désaccord depuis longtemps sur cette question. Mais le Canada va continuer à défendre sa position de manière vigoureuse autant au pays qu'à l'étranger. Nous allons continuer de protéger les communautés autochtones qui seront affectées par cette décision», a dit M. Harper.