Le ministre du Revenu, Jean-Pierre Blackburn, tient à rassurer les contribuables: les impôts fédéraux qu'ils paient ont diminué depuis mercredi et ce n'est pas un poisson d'avril.

Depuis le 1er avril, en effet, les contribuables profitent d'une réduction d'impôts qui avait été annoncée dans le dernier budget du ministre des Finances, Jim Flaherty, le 27 janvier.

 

Ces réductions s'appliquent rétroactivement au 1er janvier, mais le ministère du Revenu voulait donner assez de temps aux entreprises pour ajuster les tables d'imposition, d'où l'entrée en vigueur de ces nouvelles mesures le 1er avril. Les travailleurs pourront remarquer une réduction de leur fardeau fiscal sur leur prochain chèque de paie ou le suivant.

Dans son dernier budget, le ministre Flaherty a annoncé que la limite supérieure de la première fourchette d'imposition du revenu (15%) des particuliers passerait de 37 885$ à 40 726$ et que celle de la deuxième fourchette d'imposition du revenu (22%) passerait de 75 769$ à 81 452$.

En somme, cela veut dire qu'une portion de revenu plus élevée des contribuables est maintenant imposée à des taux inférieurs. En outre, le ministre a décidé de porter de 9600 à 10 320$ le montant personnel de base, donnant ainsi aux travailleurs à faible revenu l'occasion de gagner davantage sans payer d'impôt fédéral.

Selon le ministre Blackburn, ces réductions d'impôts de 20 milliards de dollars sur cinq ans, combinées aux investissements dans les projets d'infrastructures et la construction domiciliaire, permettront de soutenir l'activité économique au moment même où l'économie a un grand besoin de tonus.

«D'ici 30 à 40 jours, le gouvernement fédéral et celui du Québec vont commencer à annoncer ensemble plusieurs projets qui vont démarrer dans les différentes régions du Québec. Cela va stimuler l'économie du Québec. Et à cela s'ajoutent dans notre plan économique des baisses d'impôts pour aider chacun des Canadiens. Cela entre en vigueur le 1er avril», a affirmé M. Blackburn.

Inquiétude sur l'économie

Chose certaine, l'état de santé de l'économie canadienne inquiète le gouvernement conservateur de Stephen Harper. À un point tel que le premier ministre admet candidement que la récession actuelle pourrait bien lui coûter son emploi si elle perdure.

Dans une entrevue accordée hier à Business News Network, au lendemain du Sommet du G20 tenu à Londres, M. Harper a affirmé ne pas fermer l'oeil de la nuit à cause de la récession mondiale et parce qu'il a un pouvoir limité pour sortir le Canada de cette crise.

M. Harper s'est dit inquiet à l'idée de voir de nombreux Canadiens perdre leur emploi en raison de la crise économique et a ajouté qu'il pourrait éventuellement subir le même sort.

Dans un discours et une conférence de presse à Londres, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a tenté de placer la crise dans un certain contexte, affirmant que la récession actuelle est légère par rapport à la situation qui prévalait lorsque les premiers immigrants sont arrivés au Canada avec rien dans les poches.

Signe indéniable que la crise est loin d'être terminée, il s'est perdu quelque 663 000 emplois en mars aux États-Unis, portant à 5,1 millions le nombre d'emplois perdus depuis le début de la crise économique.

Et, comme M. Harper, de nombreux économistes prévoient que le portrait ne sera pas tellement plus rose au Canada lorsque Statistique Canada dévoilera, la semaine prochaine, le taux de chômage au pays en mars.