Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, affirme que le pays traverse son pire ralentissement économique en un demi-siècle et que la reprise sera vraisemblablement plus lente et plus longue que prévu.

Dans une allocution prononcée mercredi à Yellowknife, le gouverneur de la banque centrale a dit qu'il ne fait plus de doute que l'économie mondiale connaît son déclin le plus prononcé depuis la Deuxième Guerre mondiale, ce qui se traduit présentement par une crise de confiance.

M. Carney a précisé que la croissance, lorsqu'elle sera de retour, sera lente et faible, puisque le monde entre dans une période de correction après des années d'endettement et d'excès.

«II semblerait que l'économie mondiale soit sur le point de connaître une période de croissance réduite de la production potentielle», a affirmé M. Carney, lors de son discours devant la Chambre de commerce de Yellowknife.

«Il est maintenant évident que les capitaux ont été très mal répartis durant les années de forte expansion; citons notamment les investissements massifs dans les biens immobiliers non échangeables, et l'industrie automobile mondiale qui était axée sur des profils d'évolution de la demande dépassés», a-t-il poursuivi.

Citant la «décennie perdue» du Japon, dans les années 1990, M. Carney a souligné que l'une des leçons à en tirer était d'apprendre «qu'une économie ne peut pas vraiment jouir d'une croissance durable tant que les excès du passé n'ont pas été corrigés».

Même si la plupart de ces excès se sont produits aux États-Unis et en Europe, le Canada ne pourra pas échapper aux conséquences, a-t-il avancé.

Une grande part de l'économie canadienne est basée sur l'exportation de voitures, de bois d'oeuvre et de produits de base, comme les céréales, les métaux, le pétrole et l'essence. La demande est toutefois uniquement grande quand l'économie mondiale est florissante et en croissance.

Le dirigeant de la banque centrale avait néanmoins des bonnes nouvelles à annoncer aux Canadiens.

M. Carney s'est dit confiant que les centaines de milliards de dollars qui seront injectés par les gouvernements et les banques centrales de partout dans le monde, grâce à des plans de relance exceptionnels, porteront fruit, et ce, encore plus rapidement au Canada que dans plusieurs autres pays industrialisés.

«Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que les bonnes politiques sont mises en place, a-t-il soutenu. Ils peuvent gérer leurs affaires dans l'attente - et non dans l'espoir - d'une reprise.»