La crise sévit et le taux de chômage augmente. Malgré tout, certains secteurs d'activités continuent de manquer de main-d'oeuvre, une situation qui ne se réglera pas de sitôt.

Le secteur des assurances, mais également le commerce de détail, l'aérospatiale et le secteur de la santé continuent de chercher des employés qualifiés.

 

Dans le seul secteur des assurances de dommages, on cherche à combler 1500 postes en 2009. Courtiers, experts en sinistre, souscripteurs, les besoins sont divers. «On a effectivement un besoin important d'employés. Le manque de main-d'oeuvre cause un surcroît de travail pour les autres», dit Nina Tourigny, porte-parole de la Coalition pour la promotion des professions en assurances de dommages.

Depuis 2002, la Coalition organise une campagne de financement annuelle auprès des entreprises de l'assurance pour faire la promotion des carrières dans le domaine et revaloriser l'image des professionnels de l'assurance. Cette année, la campagne débute le 16 mars, soit lundi.

L'industrie de l'assurance de dommages compte 25 000 employés, dont 14 000 qui ont une certification de l'Autorité des marchés financiers. Les emplois requièrent souvent un diplôme d'études collégiales (3 ans d'études) ou une attestation d'études collégiales (1 an). La pénurie a été accentuée ces dernières années par le départ à la retraite d'un grand nombre d'employés.

Malgré la récession, le secteur du commerce de détail est également à la recherche d'employés. Par exemple, à la station de métro Place-d'Armes, à Montréal, la chaîne de produits de rénovation Home Depot a payé un panneau réclame de deux pieds sur dix pour attirer des employés.

«Des carrières qui vont loin, c'est beau. Postulez dès aujourd'hui. Home Depot», est-il écrit sur le panneau bien en vue.

Le PDG du Conseil québécois du commerce de détail, Gaston Lafleur, en convient. «La crise a mis les projets d'expansion sur la glace. Mais dans la réalité des choses, le besoin de main-d'oeuvre est toujours présent», dit-il.

Le commerce de détail, c'est connu, est une industrie qui embauche beaucoup d'étudiants et qui connaît un bon taux de roulement. «La récession pourrait améliorer la qualité de la main-d'oeuvre car les entreprises auront peut-être plus de choix», dit M. Lafleur.

Comptables demandés

Du côté des comptables agréés (CA), l'offre de postes excède encore la demande. Cette année, les 700 diplômés des universités du Québec ont d'ailleurs presque tous trouvé un stage rapidement. Et chez les CA d'expérience, l'envoi d'un CV est rapidement suivi d'une entrevue et d'un emploi.

«Il n'y a pas plus de membres qu'avant qui nous parlent de pertes d'emplois. On n'a pas vu l'impact de la récession pour l'instant», nous dit Diane Messier, vice-présidente, formation professionnelle et relève, de l'Ordre des CA.

Depuis 2004, l'Ordre des CA fait annuellement une série de publicités pour attirer les jeunes. Cette année, la campagne de l'automne dernier, Les indispensables CA, portait sur le thème des superhéros.

Les perspectives d'emplois demeurent également intéressantes dans le secteur aérospatial. Certes, certaines mises à pied ont été annoncées. «Mais les entreprises sont convaincues qu'il s'agit d'une situation temporaire», nous dit Serge Tremblay, directeur général du CAMAQ, le Centre sectoriel de main-d'oeuvre sur l'aérospatiale.

Dans ce secteur, M. Tremblay parle d'emplois à combler dans la finition intérieure d'avion, le rembourrage, l'ébénisterie, l'ingénierie de développement, entre autres. «Oui, l'industrie embauche des gens sans expérience ou encore qui viennent de l'extérieur de la province», dit M. Tremblay.

Le secteur aérospatial embauche 46 000 personnes dans la région de Montréal, dont le salaire annuel varie entre 50 000$ et 70 000$. Et avec le projet de nouvel avion CSeries de Bombardier, l'industrie est encore promise à un avenir intéressant.

«Il est clair qu'il y a une crise de confiance majeure dans le système économique actuellement. Mais on pense qu'on va s'en sortir rapidement», dit-il.

En somme, le taux de chômage a grimpé et continuera de croître au cours des prochains mois, mais le vieillissement de la population devrait en amoindrir les effets.