L'emploi devrait ralentir au Canada et atteindre son niveau le plus bas en 15 ans lors du deuxième trimestre, selon un sondage de Manpower dont les résultats ont été rendus publics mardi.

Quinze pour cent des employeurs canadiens approchés par Manpower ont dit s'attendre à embaucher du personnel entre avril et juin de cette année, contre neuf pour cent qui prévoient plutôt le contraire.

Cependant, cette différence de six pour cent tombe à un pour cent lorsque les variations saisonnières sont éliminées des données d'enquête, «ce qui laisse présager un climat de recrutement plutôt calme pour le deuxième trimestre de 2009».

La dernière fois que la société a fait état d'une prévision d'un pour cent remonte au deuxième trimestre de 1994.

Ce taux représente une diminution de 17 points de pourcentage par rapport au trimestre précédent où, une fois les variations saisonnières éliminées, la prévision nette d'emploi s'établissait à 18 pour cent.

Parmi les 1900 employeurs de partout au pays ayant pris part au sondage, 73 pour cent n'envisagent aucun changement à leur main-d'oeuvre, trois pour cent n'ayant toujours pas fixé leurs intentions en matière d'embauche pour le trimestre à venir.

«La prévision nette d'emploi pour l'ensemble du Canada montre que les employeurs sont moins confiants qu'au dernier trimestre», a déclaré Lori Rogers, vice-présidente des opérations de Manpower Canada.

«Les employeurs nous indiquent en fait qu'ils comptent toujours augmenter leurs effectifs, mais à un rythme moins soutenu qu'aux trimestres précédents», a-t-elle ajouté.

Parmi les 10 secteurs étudiés, c'est dans celui des services que l'on signale les résultats les plus prometteurs pour la période d'avril à la fin de juin, devant ceux de l'administration publique et de la construction.

Le secteur des mines devrait perdre des emplois, tout comme celui de la fabrication.

Selon Mme Rogers, les employeurs de la région Atlantique annoncent «un vent de recrutement favorable», avec une prévision d'emploi de 19 pour cent, tandis que leurs collègues de l'Ouest s'attendent à «un climat plus tempéré», prévoyant un solde de huit pour cent.

Le climat de l'embauche est «un peu plus calme» au Québec, où l'on indique un taux de trois pour cent, de même qu'en Ontario, où les employeurs communiquent une prévision d'emploi d'un pour cent.

Ce sondage est rendu public alors que Statistique Canada s'apprête à dévoiler, vendredi, ses données sur l'emploi.

Pas moins de 129 000 personnes ont perdu leur emploi au pays en janvier, alors que le taux de chômage a atteint 7,2 pour cent.