Malgré l'ampleur des pertes d'emplois annoncées tant au Canada (129 000 postes perdus) qu'aux États-Unis (600 000), les marchés boursiers nord-américains ont connu une belle journée vendredi. Le TSX a gagné 1,7% alors que le S&P 500 s'est apprécié de 2,7%.

«C'est très rassurant de voir que les marchés d'actions ne sont pas effrayés par les pertes d'emploi de janvier aux États-Unis», a souligné Vincent Delisle, stratège à Scotia Capitaux, dans une note publiée vendredi.

 

«Les chiffres d'emploi sont la donnée économique la plus concrète et c'est celle qui est la plus médiatisée, a précisé M. Delisle à La Presse Affaires. Mais c'est un chiffre retardataire.»

«Je crois qu'il y a eu plus de bon que de mauvais la semaine dernière», ajoute-t-il. M. Delisle note ainsi que des indices «coïncidents», qui donnent une mesure plus actuelle de l'économie, ont cessé de se détériorer.

L'indice manufacturier américain ISM a progressé à 35,6 points en janvier, contre 32,9 points le mois précédent. En Chine, le PMI, un indice du même type, est passé de 41,2 points en décembre à 45,3 en janvier. La mesure reflète toujours une contraction de l'industrie manufacturière, mais légèrement moins aiguë. L'indice Baltic Dry, qui mesure le prix du transport maritime des matières sèches, a doublé depuis décembre.

«Il y a plusieurs signes qui indiquent que la détérioration subite aux troisième et quatrième trimestres a touché un plancher, dit Vincent Delisle. À moins que les conditions du marché du crédit ne reviennent à des niveaux extrêmes, on a probablement vu le pire. C'est pour cela que la réaction des marchés vendredi ne me surprend pas.»