Si l'on se fie au «baromètre de janvier», un indicateur qui soutient que le mois de janvier donne le ton à l'année, 2009 ne devrait pas apporter beaucoup de réconfort sur les marchés.

Le S&P 500 a conclu vendredi le pire mois de janvier de son histoire en cédant 8,6%, battant le record de 7,6% établi au début de l'année 1970. Selon l'agence Bloomberg, le baromètre de janvier a un taux de succès d'au moins 80% depuis 1950.

 

Vincent Delisle, stratège de Scotia Capitaux, n'avait pas l'impression que le mois de janvier avait été si dur pour le S&P 500.

Il faut dire que, après les forts gains enregistrés entre la fin novembre et le début janvier (182), la baisse de 82 points à partir du 6 janvier a été perçue comme l'abandon d'une partie des gains des semaines précédentes. À ce titre, elle était sans doute moins frappante.

Quoi qu'il en soit, le baromètre de janvier ne convainc pas le stratège.

«Simplifions la chose, dit Vincent Delisle. Si l'économie américaine s'améliore entre janvier et décembre, le S&P 500 grimpe. Si l'économie se détériore, le S&P 500 baissera encore. Ce qui déterminera si l'indicateur a raison ou non, c'est jusqu'à quel moment la récession américaine perdurera-t-elle.» C'est là le vrai baromètre.

Sondage ISM

À cet égard, il faut jeter un oeil aujourd'hui sur les résultats du sondage manufacturier ISM, qui donne un éclairage sur l'état actuel de l'économie américaine. Les analystes s'attendent à une baisse de l'indicateur pour janvier (à 33,0 au lieu de 33,9 en décembre).

Vincent Delisle surveillera aussi l'évolution des nouvelles réclamations d'assurance emploi, qui se sont stabilisées aux États-Unis depuis un mois. Cette donnée hebdomadaire sera dévoilée jeudi.

Dans la semaine du 24 janvier, 588 000 Américains ont rempli pour la première fois une demande d'aide aux chômeurs.