Les organismes qui représentent les entreprises applaudissent la stimulation de l'économie par le budget Flaherty mais craignent qu'Ottawa s'embourbe dans les déficits.

C'est peut-être le Conseil du patronat du Québec qui a lancé l'avertissement le plus sévère au gouvernement fédéral. Le souvenir des déficits des années 1980 et 1990 a certainement laissé des traces.«Plus d'une décennie de remboursement de la dette se trouve effacée avec les déficits prévus dans ce budget et pour les quatre prochaines années», réagit Norma Kozhaya, économiste en chef du CPQ.

«Tout en apportant un soutien à la croissance, dit Mme Kozhaya, le gouvernement canadien doit donc s'assurer que les mesures annoncées aujourd'hui demeureront limitées dans le temps, comme devrait d'ailleurs l'être la crise financière et le ralentissement économique que nous vivons actuellement.»

Le même son de cloche a été entendu du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.

Tout en donnant son appui à l'aide aux PME, aux réductions d'impôt pour les particuliers et à la stabilisation des taux d'assurance emploi, la Fédération craint que les mesures plus généreuses en assurance emploi soient difficiles à éliminer plus tard, entraînant des déficits structurels.

«Le haut niveau des dépenses dans le budget est inquiétant pour les contribuables et les chefs de petites entreprises étant donné que cela peut être l'amorce d'une tendance pouvant être reproduite chez les autres ordres de gouvernement», indique Simon Prévost, vice-président québécois de la FCEI.

Le Conseil du patronat se réjouit principalement de l'investissement de 12 G$ dans les infrastructures. Il accueille favorablement le maintien de la réduction du taux d'imposition des entreprises. Celui-ci doit passer de 19% à 15% d'ici 2012.

«Ces deux grands axes d'action contribueront à soutenir l'emploi tout en préparant avantageusement le Canada pour la reprise», croit Mme Kozhaya.

De son côté, la FCEI invite les adversaires des conservateurs à voter pour le budget afin d'«envoyer des messages de stabilité politique et fiscale aux entrepreneurs canadiens.»