Il n'y a qu'une faible possibilité de voir une déflation soutenue apparaître dans l'économie canadienne, a estimé mardi le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, lors d'un discours dans lequel il a mis en valeur l'habileté de la banque centrale à maîtriser l'inflation et à prévoir ses variations.

Devant la Chambre de commerce de Halifax, M. Carney a dit s'attendre à ce que l'inflation chute sous zéro aux deuxième et troisième trimestres de cette année, avant d'atteindre en 2011 la cible de la banque, de deux pour cent.

«Nous n'avons pas à nous en faire» si la présente période de déflation est de courte durée, a assuré M. Carney, prévenant toutefois qu'une diminution soutenue des prix présentait de grands risques. Cela est d'ailleurs arrivé au Japon durant les années 1990, période associée à «une série d'occasions manquées sur le plan économique», a-t-il dit.

La déflation peut alourdir le fardeau de la dette, rendant plus difficile pour les ménages de consommer et pour les entreprises d'investir. De plus, les achats et les investissements sont souvent reportés à plus tard lors des périodes de déflation, dans la perspective d'une réduction des prix, cela se traduisant par une contraction de l'économie.

L'inflation annuelle du Canada a chuté à 1,2 pour cent en décembre, contre deux pour cent le mois précédent.

Alors que l'indice des prix à la consommation (IPC) est tombé sous zéro aux Etats-Unis, on craint de plus en plus qu'une déflation puisse se produire dans ce pays, a indiqué M. Carney.

«Nous sommes confrontés à une crise financière qui est sans pareille depuis plusieurs générations, a-t-il dit. Les enjeux liés à la stabilité financière qui, autrefois, n'obsédaient guère qu'une poignée de pessimistes font maintenant partie des préoccupations quotidiennes de bien des gens.»

M. Carney estime cependant improbable qu'une déflation s'installe au Canada car l'économie du pays est résiliente grâce à son solide système bancaire, à des marchés du travail, des biens et de capitaux qui sont flexibles et ouverts, de même qu'à une politique monétaire indépendante.