Les avocats d'Elon Musk ont répliqué lundi soir aux demandes de poursuites contre le patron de Tesla lancées récemment par le gendarme américain de la Bourse, en estimant notamment que la SEC outrepassait ses prérogatives.

Elon Musk avait jusqu'à lundi pour répondre à la Securities and Exchange Commission (SEC), qui l'a accusé le 25 février de n'avoir pas respecté un accord signé en octobre 2018 entre elle et le groupe, entériné par un tribunal new-yorkais.

Le fantasque chef d'entreprise s'engageait en particulier à ne plus publier de tweet intempestif pouvant influer sur le cours de l'action de l'entreprise et à faire viser ses messages avant publication.

Mais le 19 février, Elon Musk avait publié un tweet sur le niveau de production de Tesla, ce que la SEC a considéré comme une violation de l'accord et a saisi la justice.

Dans une réponse déposée lundi au tribunal, les avocats de M. Musk ont assuré que ce tweet n'enfreignait pas l'accord.

Que la SEC saisisse la justice «pour un simple tweet sans importance qui respectait parfaitement l'accord» est sans fondement légal, écrivent-ils dans le document judiciaire.

Elon Musk s'est contenté de donner des chiffres cohérents avec des informations déjà rendues publiques, ont-ils aussi argumenté.

Ils relèvent également que les accusations de la SEC suivaient des critiques proférées contre elle par M. Musk dans une émission télévisée et que tout cela illustrait un abus «inquiétant et inédit» de ses prérogatives par la SEC.

En outre, ils font valoir qu'Elon Musk, pourtant tweeteur hyperactif, avait largement réduit le nombre de ses messages sur le réseau social. Enfin, lui interdire de mentionner Tesla dans le moindre tweet menace sa  libre expression, ont-ils écrit.

Le tweet incriminé avançait que Tesla produirait «environ 500 000» voitures en 2019.

M. Musk avait ensuite tenté de rectifier le tir : «voulais dire que le taux de production annualisé à la fin de 2019 serait probablement d'environ 500 000 (unités), c'est-à-dire 10 000 voitures par semaine. Les livraisons pour cette année demeurent attendues à environ 400 000» unités, avait-il précisé comme l'indiquait l'entreprise dans ses prévisions officielles.

Suite à l'accord d'octobre que la SEC l'accuse d'avoir enfreint, Elon Musk avait aussi perdu sa casquette de président du conseil d'administration et payé une forte amende.

Cet accord amiable suivait un autre tweet litigieux où Elon Musk évoquait une sortie de la cote pour son entreprise.