Toujours en train d'étudier ses options, le distributeur de pièces automobiles Uni-Sélect a vu son action toucher un creux annuel en raison d'une performance financière et de perspectives ayant déçu les analystes.

À la Bourse de Toronto, mercredi, l'action a fait marche arrière pour se négocier temporairement à 14,44 $. Le titre a finalement clôturé à 14,90 $, en recul de 22,68 %, ou 4,37 $.

En plus de plonger dans le rouge au quatrième trimestre, l'entreprise établie à Boucherville est confrontée à des difficultés au sein de sa division américaine de peinture pour carrossiers FinishMaster où elle doit restructurer ses activités.

« Nous ne sommes pas satisfaits des résultats de FinishMaster et nous allons poser les gestes nécessaires [...] afin de générer des économies supplémentaires », a expliqué son président et chef de la direction par intérim, André Courville, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

En dépit de sa révision stratégique, ce qui ouvre généralement la porte à une vente de la compagnie, Uni-Sélect a lancé un processus visant à dénicher un nouveau grand patron, ce qui a suscité des questions chez les analystes.

Cette personne prendra la relève de Henry Buckley, éjecté de son siège en septembre dernier.

Pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, Uni-Sélect, qui est présente au Canada, aux États-Unis ainsi qu'au Royaume-Uni, a perdu 2,36 millions US, ou six cents US par action. Au quatrième trimestre l'an dernier, son bénéfice net avait été de 8,7 millions US, ou 21 cents US par action.

Les ventes sont demeurées stables, à 419 millions US, alors que le bénéfice ajusté, qui ne tient pas compte des éléments non récurrents, a plongé de 53 %, à 5,4 millions US, ou 13 cents US par action.

Ces résultats se sont avérés sous les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters Eikon, qui tablaient sur des recettes de 421 millions US et un profit ajusté par action de 18 cents US.

L'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a souligné dans un rapport que la marge d'exploitation avait été de 6,6 % chez FinishMaster, en deçà de sa cible de 9,9 %.

« Au bout du compte, nous sommes déçus des résultats et des perspectives pour 2019, a-t-il écrit. Nous croyons aussi que les investisseurs vont remettre en question la recherche d'un nouveau dirigeant et des répercussions de cette décision sur la révision stratégique. »

Interrogé à ce sujet pendant la conférence téléphonique, M. Courville a été avare de commentaires, affirmant que ce processus devrait en principe se poursuivre au cours des « prochains mois ».

Plus tôt ce mois-ci, M. Poirier avait, dans un autre rapport, évoqué le nom de l'américaine O'Reilly Automotive comme entreprise pouvant être intéressée à mettre la main sur Uni-Sélect.

Dans le cadre de son nouveau plan visant à redresser la barre au sud de la frontière, Uni-Sélect a l'intention de consolider des magasins corporatifs, réduire ses dépenses et déployer des efforts pour recouvrer ses marges, notamment. On vise 10 millions US d'économies d'ici la fin de 2019. FinishMaster fait l'objet de pressions de la part des carrossiers regroupés, qui tentent de profiter de leur pouvoir dans le but d'obtenir des rabais.

Parallèlement, Uni-Sélect veut toujours récupérer 25 millions US d'ici 2020 dans ses trois secteurs d'activité. Jusqu'à présent, des économies de 18,7 millions US ont été réalisées.

Quant à ses perspectives, le distributeur de pièces automobiles anticipe une croissance interne de ses ventes oscillant entre 1,2 et 3,2 %. De leur côté, les marges devraient varier dans une fourchette allant de 5,75 % à 6,75 %, ce qui est inférieur aux attentes des analystes, qui anticipaient plutôt 7,2 %.

Pour l'exercice 2018, Uni-Sélect a vu son bénéfice net fléchir de 6,6 %, à 36,5 millions US, ou 86 cents US par action, en dépit d'une croissance de 21 % de ses ventes consolidées, qui se sont établies à 1,75 milliard US.