Des travailleurs de l'industrie automobile de l'Ontario ont promis vendredi de continuer à se battre contre le projet de General Motors de fermer une usine de premier plan de la province, alors que le constructeur automobile annonçait une amélioration de ses prévisions financières pour l'année à venir.

Les membres d'Unifor, le syndicat représentant la plus grande partie des 2600 travailleurs touchés par le projet de fermeture de son usine d'Oshawa, en Ontario, se sont réunis à Windsor pour exprimer leur opposition à cette initiative.

Le syndicat avait transporté par autobus des membres de diverses communautés ontariennes à plusieurs heures de route, y compris Kitchener et Brampton. Ils se sont réunis au siège social de GM, à Windsor, pour organiser un rassemblement lors d'une réunion d'investisseurs qui se tenait dans la ville voisine de Detroit, où la société a annoncé ses perspectives financières plus prometteuses.

« Nous ne sommes pas heureux ici, au Canada, et nous sommes parfaitement préparés à vous montrer à quel point nous sommes fâchés », a affirmé le président d'Unifor, Jerry Dias, lors du rassemblement.

M. Dias a indiqué que ses membres iraient de l'avant avec une série d'actions pour tenter d'obtenir « toute l'attention » de la société. Il a notamment évoqué une participation au grand salon automobile qui se tiendra à Detroit la semaine prochaine.

« GM va respecter l'engagement qu'il a pris envers nous en 2016 de ne pas fermer ses portes pendant la durée de notre accord », a-t-il affirmé.

Quelques jours avant le rassemblement de vendredi, les travailleurs syndiqués de l'usine de montage d'Oshawa ont organisé deux arrêts de travail pour protester contre la décision de leur employeur de fermer l'usine.

Mais GM, qui a déjà annoncé que l'usine d'Oshawa serait l'une des cinq usines nord-américaines à fermer au cours des prochaines années, a indiqué sans équivoque que la décision était définitive et qu'elle avait été prise dans un contexte où la société se concentrait davantage sur les véhicules électriques et autonomes.

Prévisions relevées

La société a cependant annoncé des nouvelles plus positives vendredi, renforçant son estimation du bénéfice avant impôts pour l'exercice 2018 et prévoyant des performances encore meilleures pour l'année à venir.

La société prévoyait que son bénéfice par action avant impôts de l'exercice 2018 dépasserait les attentes mises de l'avant au troisième trimestre. Elle croit désormais que son profit dépassera probablement l'objectif fixé à l'époque de 5,80 $ US à 6,20 $ US. Pour 2019, la société a relevé sa prévision de bénéfice pour l'établir entre 6,50 $ US et 7,00 $ US par action.

La prévision de bénéfices relativement optimiste survient malgré la baisse des ventes de la société aux États-Unis et un ralentissement des ventes en Chine. GM prévoit également d'abandonner plusieurs marques d'automobiles aux États-Unis au cours de la prochaine année.

La chef de la direction de GM, Mary Barra, a indiqué aux investisseurs que la société ne prévoyait pas de pertes d'emplois supplémentaires au-delà des 14 000 postes qui seront supprimés à la fermeture des cinq usines.

« Nous avons fait toutes les annonces que nous devions faire », a-t-elle affirmé. « Nous continuons à transformer la société. »

M. Dias s'est entretenu avec GM plus tôt cette semaine pour discuter des propositions du syndicat visant à prolonger la durée de vie de l'usine ontarienne, mais il est sorti de cette rencontre les mains vides.

Le syndicat a insisté sur les répercussions économiques plus larges de la fermeture et a publié mercredi une étude qui chiffrait de manière approximative ses affirmations voulant que cette décision porte un coup dévastateur à l'économie de la province.

Selon les estimations, la fermeture de l'usine d'ici la fin de l'année entraînera la disparition de 14 000 emplois en Ontario et de 10 000 emplois à l'extérieur de la province d'ici 2025, par rapport au maintien de l'usine. Parmi ceux-ci se trouveraient 4400 emplois chez GM Oshawa et ses fournisseurs de pièces en Ontario seraient perdus en 2020, a souligné Unifor.

La fermeture réduirait également le PIB de l'Ontario de 5 milliards et entraînerait une réduction de 330 millions des recettes du gouvernement provincial l'an prochain, selon l'étude.

GM a fait valoir que les options suggérées par le syndicat pour maintenir l'usine d'Oshawa, telles que la prolongation de la durée de vie des Chevrolet Impala et Cadillac XTS construites à l'usine ou le transfert de la production prévue pour le Mexique vers l'usine, ne seraient pas viables sur le plan économique.