Le Canada se joindra au Mexique et à d'autres pays européens et asiatiques cette semaine pour discuter d'une stratégie en vue de la potentielle imposition de tarifs sur les automobiles et les pièces de voitures exportées aux États-Unis.

Le Japon et l'Union européenne (UE) ont organisé la rencontre, qui se tiendra mardi à Genève. Des représentants du Canada, de l'UE, du Japon et de la Corée du Sud se rassembleront pour parler des menaces du président américain Donald Trump.

Un responsable canadien a dit à La Presse canadienne que le sous-ministre du Commerce international, Timothy Sargent, serait présent au nom du Canada.

Donald Trump a menacé d'imposer des tarifs en vertu de la Section 232 du Trade Expansion Act des États-Unis. Cette loi vieille de plusieurs dizaines d'années permet aux présidents, selon certaines circonstances, d'imposer des droits sous la recommandation du secrétaire du Commerce, parce que l'importation de ces biens menacerait la sécurité nationale.

C'est cette même section que l'administration Trump avait invoquée pour imposer des tarifs sur les exportations d'aluminium et l'acier provenant du Canada et d'autres pays. Le gouvernement Trudeau avait imposé des mesures de rétorsion par la suite.

La Corporation des associations de détaillants d'automobiles a signalé que des mesures de rétorsion «dollar par dollar» auraient des effets beaucoup plus importants sur le secteur automobile du Canada que ceux sur l'industrie de l'acier et de l'aluminium.

Selon certains, de potentiels tarifs de 25 pour cent, en plus des mesures de rétorsion, pourraient gonfler de plusieurs milliers de dollars le prix des véhicules, mener à des pertes d'emplois et nuire considérablement à l'industrie automobile mondiale.

Mais les fabricants de pièces automobiles ont signifié que le Canada et les autres pays n'auraient pas vraiment le choix de riposter contre les États-Unis.

Donald Trump a ordonné une enquête sur la section 232, quant aux importations de voitures. On ne sait pas à quel moment il aura les résultats, mais les recherches sur l'acier et l'aluminium avaient pris plusieurs mois.

Bien que la rencontre de Genève soit encore à un stade préliminaire, elle pourrait mener à une riposte coordonnée des pays producteurs d'automobile, contre les États-Unis.

«La rencontre servira à unir les grands pays producteurs de voiture, pour que nous discutions de nos inquiétudes sur l'enquête sur la section 232 du département américain du Commerce sur les automobiles et les pièces», a indiqué le responsable canadien, qui a requis l'anonymat, puisqu'il ne pouvait pas discuter publiquement de l'événement.

Le sous-ministre Timothy Sargent doit aussi rencontrer le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevedo, mardi, selon le site internet de l'organisation internationale.