Un retrait des États-Unis de l'accord de libre-échange nord-américain ALENA et une possible taxe aux frontières pourraient entraîner jusqu'à 50 000 pertes d'emplois dans l'industrie automobile américaine, a averti mercredi une organisation patronale.

Les prix des voitures neuves aux États-Unis pourraient également augmenter en moyenne de 1100 dollars par véhicule, estime dans une étude, commandée au cabinet Boston Consulting Group, la Motor Equipement Manufacturers Association (Mema), le lobby des équipementiers automobiles.

«Des politiques fiscales et commerciales qui forcent les entreprises à relocaliser les emplois ne marchent pas», a déclaré Steve Handschuh, le président du Mema, lors d'une conférence de presse.

Selon le document, de nouvelles taxes sur les importations vont conduire à une augmentation des coûts de production pour une industrie automobile dont les marges sont déjà faibles.

Ces mises en garde sont formulées au moment où le représentant spécial au Commerce extérieur américain (USTR) a annoncé que le premier round de renégociations de l'ALÉNA associant les États-Unis, le Canada et le Mexique allait se tenir sur quatre jours à partir du 16 août à Washington.

Des taxes sur les importations de l'ordre de 20 à 35% devraient augmenter les coûts de production de l'industrie automobile américaine au total de 16 à 27 milliards de dollars, prévient encore l'étude.

Une taxe de 20% sur les importations en provenance du Mexique se traduirait par exemple par une hausse de 650 dollars en moyenne du coût de fabrication d'un véhicule. La facture pourra monter jusqu'à 1100 dollars pour les groupes automobiles se reposant beaucoup sur les importations.

Tout ceci aurait un coût social, car si le nombre de véhicules vendus aux États-Unis pourrait se stabiliser aux alentours de 16,8 millions d'unités par an, le secteur supprimerait entre 25 000 et 50 000 emplois, principalement chez les fournisseurs de pièces aux technologies les plus avancées et donc les plus chères auxquelles les constructeurs renonceraient pour limiter leurs coûts de production.