Le géant de l'automobile japonais Toyota a annoncé mercredi avoir accepté la démission de l'Américaine Julie Hamp, récemment promue directrice de la communication du groupe, arrêtée il y deux semaines sur des soupçons d'importation illégale de médicaments au Japon.

Mme Hamp, qui occupait le rang le plus élevé en tant que femme dans la hiérarchie de Toyota, avait été interpellée le 18 juin dans un hôtel de Tokyo où elle séjournait, et des perquisitions menées quelques jours plus tard au siège de la compagnie à Toyota City (centre du Japon) ainsi que dans ses bureaux à Tokyo.

Les enquêteurs cherchent à comprendre les raisons pour lesquelles Mme Hamp a importé au Japon, par voie postale, un colis enfermant des comprimés d'oxycodone - un puissant analgésique - sans la permission des autorités. Cette infraction est passible d'une peine de 10 ans de prison.

Julie Hamp, 55 ans, se trouve toujours en détention, a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe. Sa garde à vue peut durer jusqu'à trois semaines.

Elle a «notifié mardi à Toyota son intention de démissionner», via ses avocats, explique le groupe qui a accepté cette décision «à l'aune de l'inquiétude et des désagréments que ces événements ont causés aux différentes parties prenantes».

Le constructeur a indiqué ne pas pouvoir donner plus de détails, «les investigations étant toujours en cours».

«Nous voulons tirer les leçons de cet incident» mais «restons fermement déterminés à nommer les bonnes personnes aux bons endroits, indépendamment de leur nationalité, sexe, âge et d'autres éléments», insiste Toyota qui essuie là un revers dans sa politique de diversification de son équipe dirigeante.

Parallèlement à la promotion de Julie Hamp, le groupe avait nommé le Français Didier Leroy, patron de ses activités en Europe, au poste de l'un des six vice-présidents exécutifs, premier étranger à prendre ce titre.

Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence à Tokyo le lendemain de l'arrestation de Mme Hamp, le PDG de Toyota, Akio Toyoda, avait pris la défense de la responsable américaine, tout en présentant ses excuses comme il est d'usage en cas de scandale au Japon.

«À l'heure actuelle, je suis convaincu que Mme Hamp n'avait pas l'intention de contrevenir à la loi», avait-il alors assuré, se reprochant presque de ne pas avoir pris soin de vérifier qu'elle bénéficiait de suffisamment d'informations pour s'intégrer pleinement dans la société japonaise.

L'antidouleur incriminé est autorisé depuis 2003 au Japon, où il est classé comme narcotique, mais uniquement sur ordonnance médicale et pour des patients sujets à des maux intenses, notamment en cas de cancer.

L'intéressée, qui nie toute entorse à la loi, a justifié l'utilisation de ce produit par une douleur dans les genoux, selon les médias citant des sources proches de l'enquête.