Le constructeur américain Ford a annoncé mardi l'ouverture de deux bureaux de vente et d'achat au Maroc, une implantation qui doit notamment lui permettre de renforcer sa présence sur le marché nord-africain.

«Nous annonçons officiellement l'ouverture d'un bureau commercial et de ventes à Casablanca, et d'un bureau d'achat à Tanger» (nord), a déclaré à l'AFP Kalyana Sivagnanam, directeur de Ford pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord (Mena), selon qui le royaume dispose notamment «d'une main-d'oeuvre qualifiée».

À Casablanca, «notre bureau sera en charge des ventes et du commercial pour l'ensemble des pays d'Afrique du Nord», du Maroc à l'Égypte, a ajouté le responsable communication pour la région Mena, Trevor C. Hale.

Le bureau de Tanger travaillera «avec nos sous-traitants, en premier lieu au Maroc, afin de fournir nos usines de production d'Europe, a-t-il ajouté.

Selon M. Hale, le constructeur compte actuellement «cinq principaux fournisseurs» au Maroc, pour la fabrication de volants, housses de siège et câblages. Mais «nous allons doubler la quantité de pièces commandées pour notre production en Espagne, et ce nombre (de sous-traitants) devrait s'accroître», a-t-il souligné.

D'après un communiqué, les investissements s'élèvent à «plusieurs millions de dollars» et doivent se traduire «par des milliers d'emplois indirects».

L'an dernier, Ford a vendu 6,3 millions de véhicules à travers le monde et vise une croissance d'au moins 20% d'ici 2020, à plus de neuf millions d'exemplaires.

Sa présence dans la région Mena reste modeste, avec quelque 200 000 ventes, dont près de 10 000 au Maroc. De nouveaux modèles doivent néanmoins être lancés très prochainement sur le marché marocain, où le principal constructeur est à ce jour Renault-Nissan, qui accapare près de 40% des ventes.

Le groupe français a inauguré en 2012 une usine géante près de Tanger, qui vient de fêter la sortie de son 400.000e véhicule. D'un investissement d'un milliard d'euros, elle emploie 5500 personnes environ.

À Tanger, Renault bénéficie de la proximité avec l'Europe, du port de Tanger-Med, mais aussi de faibles coûts salariaux et des avantages d'une zone franche. Un institut a également été ouvert pour les besoins en formation des salariés.

Le gouvernement marocain a dévoilé l'an dernier une stratégie industrielle pour 2014-2020, dotée de près de deux milliards d'euros, qui vise à faire fructifier les succès enregistrés, notamment dans les secteurs de l'aéronautique et de l'automobile.

Rabat travaille ainsi à l'arrivée d'un deuxième grand constructeur, et les noms de l'Indien Tata, du Français PSA mais aussi de Ford ont été récemment cités dans la presse.

Interrogé mardi sur le sujet, le patron de Ford Mena a répondu n'avoir «rien à annoncer à ce niveau pour le moment». Mais «Ford est toujours en quête d'opportunités, dans les différentes régions du monde», a toutefois ajouté Kalyana Sivagnanam.