Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne ont poursuivi leur croissance en avril (+6,9%) et atteint 1,16 million d'unités, notamment grâce au dynamisme du marché italien, a indiqué mardi l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

Lors de ce mois d'avril, le meilleur en volume depuis 2009, les groupes français ont tous deux progressé, mais c'est de loin Renault qui s'est le mieux comporté avec un bond de 14,9%, tandis que PSA Peugeot Citroën n'a gagné que 2,1% par rapport au même mois de 2014.

Le mois dernier, «tous les grands marchés ont contribué à l'expansion totale» du marché européen des voitures particulières, a noté l'ACEA. Le premier en volume, l'Allemagne, a ainsi crû de 6,3% et le deuxième, le Royaume-Uni, de 5,1%.

Suivent la France (+2,3%) et l'Italie, qui a connu une hausse spectaculaire de 24,2%. L'Espagne, cinquième en nombre d'unités dans l'UE, croît de 3,2%. Ces deux derniers pays avaient vu leurs marchés fondre au cours de la crise de 2008-2013.

Même si les volumes n'ont pas encore retrouvé leur niveau de 2008, la crise semble n'être plus qu'un mauvais souvenir, puisqu'avril a constitué «le vingtième mois consécutif de croissance», a remarqué l'ACEA. Sur les quatre premiers mois de 2015, la progression est de +8,2%.

«La croissance est plus forte qu'attendu» en Europe, a remarqué Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, pour qui cette zone «redevient une locomotive importante» du marché automobile mondial.

Toujours groupe préféré des Européens avec plus d'un quart du marché, VW voit ses immatriculations progresser de 5,6% sur un mois. Depuis le début de l'année, il épouse la tendance, croissant de 8,3%.

Nissan mord les jarrets de Toyota

Effritement des positions en revanche pour PSA qui passe de 11,3% à 10,8% de parts de marché sur un mois. Peugeot progresse de 5,6%, mais Citroën est atone (+0,6%) et DS, en manque de nouveaux modèles, sombre (-17,9%).

Renault affiche une santé éclatante en avril: les immatriculations des voitures frappées du losange ont augmenté de 15% et celles de la marque à bas coût Dacia de 14,5%. Le groupe Renault a du coup grimpé à 10,6% de parts de marché (+0,7 point) et avec 124.195 voitures, n'est qu'à 1400 unités derrière PSA.

Sur la période janvier-avril, l'entreprise dirigée par Carlos Tavares caracole loin devant son rival français avec 504.287 unités contre 459.185. La croissance de PSA reste toutefois en retrait de celle du marché (+3,3%), et pâlit face à celle de Renault (+11,4%).

M. Neuvy estime que PSA pâtit peut-être de ses prévisions de croissance prudente en début d'année. «Ils ont calé leurs capacités de production au plus juste», et avec le retournement actuel, «on se retrouve avec des délais de livraison importants». PSA a, du reste, annoncé fin avril qu'il allait augmenter sa production de plus de 60 000 véhicules en Europe d'ici à fin août, soit 10% de plus que prévu sur la période.

Suivent deux constructeurs généralistes basés en Allemagne, mais issus de groupes américains. Ford a réalisé +2,7% en avril et +6,1% depuis janvier, tandis qu'Opel (General Motors) est à -2% sur quatre mois, même s'il a gagné 1,7% le mois dernier.

L'italo-américain FCA (Fiat-Chrysler) bénéficie à plein de sa nouvelle gamme Jeep: la marque bondit de 179,6% en avril et de 199,7% sur quatre mois. FCA croît du coup de 13,3% le mois dernier et de 12,4% depuis le début de l'année.

Deux autres Allemands spécialistes du luxe pointent aux places suivantes, avec de belles progressions: +11,9% pour BMW (avec Mini) et +8% chez Daimler (Mercedes et Smart). Depuis le début de l'année, le groupe à l'Étoile est en croissance de 14,1% et son rival bavarois de 12%.

Enfin, Nissan, partenaire de Renault, a continué en avril à se rapprocher de son concurrent Toyota grâce à une progression de 9% contre 0,2% pour le premier constructeur mondial. Depuis le début de l'année, Nissan a écoulé 199 766 voitures particulières dans l'UE, 3300 unités de moins que son rival japonais, et s'offre une croissance des immatriculations de 23%, atteignant 4,3% de parts de marché.