Le motoriste britannique Rolls-Royce a annoncé mardi la suppression de 2600 emplois en 18 mois dans le monde, principalement dans son activité aérospatiale.

«De grandes équipes d'ingénierie étaient nécessaires pour le développement des moteurs Trent 1000 et Trent XWB», qui équipent respectivement les nouveaux avions de ligne Boeing 787 et Airbus A350, a déclaré le groupe. «Ces programmes importants entrent désormais dans leur phase de production, ce qui réduit nos besoins en ingénierie», a-t-il expliqué dans un communiqué.

Le groupe, qui emploie 55 000 personnes dans 45 pays du monde, a ajouté «avoir ouvert plusieurs sites de top niveau, comme à Crosspointe aux États-Unis, et au Royaume-Uni à Rotherham» et Sunderland. «Ces nouveaux niveaux de productivité et d'efficacité nous permettent d'améliorer notre compétitivité», a-t-il ajouté comme raison.

Rolls-Royce a souligné en outre que sa réorganisation en deux grands pôles, aérospatial et terrestre/maritime, allait lui permettre «de réduire les échelons hiérarchiques et les coûts».

Le groupe n'a pas indiqué quels sites précis seraient touchés ni les formes exactes que prendraient les suppressions d'emploi. L'AFP n'a pu obtenir de réponse de sa part à ce sujet dans l'immédiat.

Le directeur général du groupe, John Rishton, a néanmoins souligné que la direction allait «oeuvrer en consultation avec les employés et leurs représentants pour atteindre ces réductions nécessaires sur une base volontaire quand ce sera possible».

Le groupe a évalué à 120 millions de livres le coût de cette restructuration lors des deux ans à venir. «Nous espérons des économies de 80 millions de livres en année pleine lorsque ces mesures auront été mises en oeuvre», a estimé Rolls-Royce.

Le motoriste a annoncé simultanément la nomination d'un nouveau directeur financier, David Smith, qui remplace immédiatement Mark Morris, qui occupait ce poste depuis janvier 2012. «L'entreprise est bien positionnée sur les marchés promis à une croissance durable, mais nous devons accélérer nos progrès dans nos domaines prioritaires : le client, la concentration des activités, les coûts et l'argent - particulièrement les coûts», a expliqué M. Smith pour marquer son arrivée à son poste.

Le groupe avait annoncé en janvier la suppression de 400 emplois dans son activité de défense, pour faire face aux réductions des budgets publics, en particulier aux États-Unis.

Un mois plus tard, il avait évoqué une «pause» dans la croissance de ses revenus et de ses bénéfices, une première en dix ans, pour les mêmes raisons.

Et à la mi-octobre, il avait abaissé sa prévision annuelle de chiffre d'affaires et prévenu que ses profits ne rebondiraient pas l'an prochain, contrairement à ce qu'il espérait, citant l'impact des sanctions contre la Russie et une mauvaise conjoncture économique.