Fiat Chrysler Automobiles, né de la fusion entre la Fabbrica Italiana Automobili Torino (Fiat) et sa filiale américaine Chrysler, a démarré lundi sans grand accroc sa cotation à Wall Street.

Le titre Fiat Chrysler (FCA) échangé sous le symbole FCAU sur le New York Stock Exchange a fini la séance à 8,92 dollars. Cela représente une très légère baisse de 0,08% par rapport au cours de clôture vendredi soir des certificats de dépôts (American Depositary Share, titre de créance) du groupe. Pendant la séance, le titre est monté jusqu'à 9,55 dollars.

L'agence de notation Standard & Poor's (SP) a attribué au groupe les mêmes notes de solidité financière qu'à Fiat, soit «BB-» à long terme et B à court terme, assorties d'une perspective stable.

L'arrivée à Wall Street de FCA n'est pas à proprement parler une introduction en Bourse, mais plutôt un transfert de la cote milanaise. FCA va continuer néanmoins à s'échanger à Milan, mais sur le marché secondaire.

Fiat Chrysler devient une entreprise cotée à New York, payant ses impôts en Angleterre (domicile fiscal) et ayant ses quartiers généraux à Amsterdam.

L'architecte de ce bouleversement est l'administrateur délégué Sergio Marchionne, qui a cru il y a cinq ans au renouveau de ces deux géants quasi moribonds. Chrysler, fabricant de l'emblématique Jeep, était alors en faillite.

M. Marchionne a reçu le soutien du président de Fiat, John Elkann, qui a appuyé de longue date ce projet controversé, en particulier en Italie où il est vécu par certains comme un abandon et une preuve d'ingratitude, en dépit d'assurances répétées que «les activités italiennes et l'engagement envers l'Italie (de Fiat) demeurent inchangés».

La période de fiançailles n'a ainsi pas été un long fleuve tranquille: ce n'est qu'en janvier 2014 que Fiat a finalement réussi à boucler son rachat de 100% de Chrysler après de dures batailles juridiques avec Veba, le fonds de pension du syndicat américain UAW, qui en détenait une grande partie.

Cette cotation sur la première place financière du monde va déplacer le centre de gravité du groupe vers les États-Unis où les marchés sont plus liquides et où les investisseurs ont le portefeuille mieux garni.

M. Marchionne a d'ores et déjà prévu un «roadshow» (tournée de promotion et de présentation de l'entreprise aux investisseurs) pour les semaines à venir aux États-Unis.

L'objectif est de convaincre ces derniers d'accroître leur poids au sein de l'actionnariat de FCA et dégager ainsi de nouvelles ressources dans l'espoir d'éviter une augmentation de capital.

Fiat Chrysler envisage ainsi une possible émission obligataire, a dit lundi M. Marchionne, qui espère ainsi accélérer le plan stratégique centré autour de la relance des marques haut de gamme Alfa Romeo et Maserati.

Le premier modèle du renouveau aux États-Unis de la marque au trèfle arrivera chez les concessionnaires en 2015, selon le groupe. Ce véhicule remplacerait la 159 et devrait être baptisé Giulia. Le fameux Spider Alfa des années 1960 devrait aussi revoir le jour.