Le premier constructeur mondial d'automobiles, Toyota (TM), a dépassé la barre des 10 millions de véhicules produits l'an passé, une prouesse jamais réalisée dans l'histoire plus que centenaire du secteur.

Le géant septuagénaire nippon, dont le siège est à Nagoya, a assemblé 10,12 millions de véhicules en 2013, soit 2,1% de plus qu'en 2012. Ce total comprend l'ensemble des marques du groupe (Toyota, mini-véhicules Daihatsu, poids lourds Hino et voitures de luxe Lexus) produites par ses usines.

Pour parvenir à sortir de ses chaînes près de 28 000 voitures par jour en moyenne, le groupe s'est appuyé sur ses plus de 325.000 employés et 50 sites de production répartis dans une trentaine de pays, sur tous les continents.

Fait notable, le groupe a assemblé plus de 40% de ses véhicules sur le territoire nippon, ce qui le distingue d'autres constructeurs, comme son compatriote Nissan, qui a nettement plus délocalisé.

Pour atteindre ce seuil symbolique des 10 millions, Toyota a surfé sur la croissance régulière de la demande dans les pays émergents, particulièrement en Chine, le plus important marché mondial du secteur devant celui des États-Unis. Car si les ventes d'automobiles ont encore une fois souffert en Europe (y compris en Russie) l'an passé, elles ont bondi dans l'Empire du Milieu où près de 22 millions de voitures ont été achetées, toutes marques confondues. Elles ont aussi bien progressé aux États-Unis où 15,6 millions de véhicules ont été écoulés.

Toyota a su capitaliser sur cette dynamique d'ensemble pour vendre davantage, ce qui l'a poussé à accélérer les cadences sur ses chaînes de production.

«Nous sommes très heureux que les consommateurs aient autant choisi nos voitures. Nous allons continuer de soigner la production de tous nos véhicules, afin de fournir des voitures toujours meilleures», a expliqué un porte-parole du constructeur à l'AFP.

La barre des 10 millions de ventes visée cette année

Toyota avait annoncé la semaine dernière avoir écoulé en 2013 quelque 9,98 millions de véhicules (2% de plus qu'en 2012), frôlant du côté des ventes cette barre historique des 10 millions qu'il a franchie du côté de la production. Ce faisant, il est resté le numéro un du secteur devant ses concurrents américain General Motors (GM, 9,7 millions de véhicules écoulés), allemand Volkswagen (9,5 millions), franco-japonais Renault - Nissan (8,3 millions) et sud-coréen Hyundai Motor-Kia (7,6 millions).

Toyota avait conquis en 2008 cette première place mondiale monopolisée par GM durant plus de 70 ans, mais la lui avait rendue pour un an en 2011 à cause des conséquences du séisme et du tsunami du 11 mars de la même année dans le nord-est du Japon.

Cette catastrophe avait temporairement paralysé sa production mais le groupe a rebondi depuis, s'appuyant sur ses techniques industrielles propres qui en ont fait une institution au Japon.

En terme d'image, il a réussi à effacer la mauvaise impression laissée aux États-Unis par des rappels massifs de véhicules à cause de défaut technique il y a quatre ans. Et du côté financier, il profite à plein de la dépréciation du yen provoquée l'an passé par la stratégie économique «Abenomics» du premier ministre japonais Shinzo Abe.

Lors de la publication des chiffres de ventes le 23 janvier, l'expert du secteur Shotaro Noguchi avait expliqué à l'AFP que la force de Toyota résidait «dans sa capacité à associer les trois clés du succès: la variété des automobiles produites, le réseau de vente et la compétitivité en terme de coûts».

En 2014, le constructeur prévoit de dépasser aussi la barre des 10 millions du côté des ventes, avec 10,32 millions de véhicules écoulés (+4% par rapport à 2013). Sa production pourrait augmenter de 3% pour atteindre 10,43 millions d'unités.