Les constructeurs automobiles ont enregistré une nette hausse de leurs ventes en novembre aux États-Unis, les Américains ayant profité du week-end de Thanksgiving pour acheter des voitures, ce qui augure d'une fin d'année positive pour le secteur.

Novembre s'est révélé «un très bon mois, les constructeurs dépassant nos attentes», a constaté Alec Gutierrez, analyste du cabinet de recherche KBB interrogé par l'AFP.

D'après le cabinet spécialisé Autodata, les ventes de voitures ont bondi de 8,9% sur un an à 1,2 million de véhicules.

En rythme actualisé corrigé des variations saisonnières cela représente 16,41 millions de véhicules, le plus haut niveau pour le secteur depuis février 2007 (16,8 millions), avant la crise.

En chiffres réels sur les 11 premiers mois de l'année, 14,2 millions de voitures ont déjà été vendues aux États-Unis (+8,4%) sur un an.

Le premier constructeur américain, General Motors (GM), a écoulé 212.060 véhicules le mois dernier, en hausse de 14% sur un an. «Les ventes de novembre ont été solides pour nos quatre marques», GMC, Buick, Cadillac et Chevrolet, et la demande aussi pour tous les modèles, des berlines aux crossover en passant par les pick-up», a commenté Kurt McNeil, responsable des ventes de GM.

Ford, deuxième fabricant de voitures des États-Unis, a vu ses ventes progresser de 7% le mois dernier à 190 449 véhicules.

Les véhicules lourds ont tiré les ventes (15,5%) du groupe de Dearborn (Michigan, nord), notamment le pick-up best-seller de Ford, le F-Series.

La marque haut de gamme Lincoln, qui tente de retrouver du souffle avec des modèles entièrement revus, a également enregistré une bonne performance (+17%).

Chez le Japonais Toyota, numéro un mondial et troisième vendeur sur le marché américain, les ventes se sont affichées en hausse de 5,9% à 178 044 unités.

Chrysler, troisième constructeur des États-Unis et filiale de l'italien Fiat, a enregistré le bond le plus élevé (+16%), écoulant 142.275 unités.

Les ventes ont été dopées par les gros 4x4 de Jeep (+30%) grâce au lancement de la nouvelle Cherokee, et par les véhicules lourds RAM (+25%). En revanche la mini Fiat 500 a vu ses ventes chuter (-15%).

Chez Honda, cinquième du secteur, les ventes se sont effritées de 0,1% à 116.507 unités et chez son compatriote Nissan, elles ont à l'inverse bondi de 10,7% à 106 528 unités.

À contre-courant du secteur, l'allemand Volkswagen a écoulé 16% de véhicules de moins que l'an dernier aux États-Unis à 30 727 unités.

Pour M. Gutierrez, le dynamisme du marché auto américain s'explique par le fait que les constructeurs ont commencé à solder leurs modèles 2013 «pour faire de la place dans les concessions pour les modèles de l'an prochain, et parce que les consommateurs sont d'humeur à acheter».

Bill Fay, l'un des responsables du japonais Toyota aux États-Unis, a noté que «les ventes du secteur en novembre avaient atteint leur sommet après (le long week-end de la fête de) Thanksgiving», «signalant une bonne tendance qui devrait se poursuivre à la fin de l'année et en 2014».

«Nous sommes optimistes pour la direction de l'économie» qui «crée des emplois et de la richesse pour les ménages, tandis que les coûts de l'énergie baissent et les crédits disponibles sont bon marché. Tout cela est de bon augure pour une croissance future», a renchéri Kurt McNeil.

M. Gutierrez note aussi que la baisse du prix de l'essence et le fait que les véhicules sont devenus plus économes en carburant favorisent un rebond chez les gros modèles de 4x4 crossover ou SUV, qui avaient été boudés pendant la crise.

Les pick-up bénéficient aussi du rebond de la construction de logements neufs et du boom de l'extraction pétrolière et gazière aux États-Unis, ajoute l'analyste.

Il s'attend à ce que le secteur finisse l'année avec 15,6 millions de véhicules écoulés, ce qui serait la meilleure année depuis la crise. En 2007, plus de 16 millions de voitures avaient été vendues. Il faut remonter à 2001 et 2002 pour retrouver les records historiques de 17 millions de véhicules écoulés annuellement.