Le marché automobile français a trébuché de nouveau en novembre, avec une baisse de 4,4 % des immatriculations de voitures neuves en données brutes, due à un effet calendaire défavorable, mais les professionnels tablent sur un «léger rebond» en 2014.

Ce recul des immatriculations interrompt la timide reprise constatée sur les deux mois précédents (+2,6 % en octobre, +3,4 % en septembre). En novembre, 138 298 voitures neuves ont été vendues, selon le Comité des constructeurs français d'automobile (CCFA).

Dans ce contexte difficile, les constructeurs français confirment leur redressement sur le marché hexagonal. Les ventes de PSA Peugeot Citroën ont progressé de 4,5 % et celles du groupe Renault (qui rassemble la marque au losange et Dacia) de 3,8 % le mois dernier.

«Les groupes français s'en tirent bien. (...) Ce sont les groupes étrangers qui ne suivent pas tout à fait» avec une baisse globale de 12,9 % de leurs immatriculations, a commenté Patrick Blain, le président du CCFA, en conférence de presse.

«PSA et Renault profitent pleinement du lancement de plusieurs modèles sur des secteurs très stratégiques, comme celui des citadines avec la 208 et la Clio IV, ou des secteurs porteurs en ce moment comme les SUV (petits 4x4 urbains, NDLR), avec les succès de la Peugeot 2008 et du Renault Captur», a expliqué à l'AFP Flavien Neuvy, de l'observatoire Cetelem de l'automobile.

«On est en train de faire l'année que l'on avait prévu et c'est très satisfaisant. (...) La Clio IV est en tête sur le marché des particuliers et la marque Dacia va conforter sa cinquième place sur ce marché», a déclaré à l'AFP Bernard Cambier, le directeur commercial de Renault.

Pour l'ensemble du marché, la contraction des ventes du mois dernier tient à un effet calendaire, le mois de novembre comptant cette année deux jours ouvrables en moins par rapport à 2012, a fait valoir le CCFA, qui reste optimiste pour la fin de 2013.

Corrigées des jours ouvrables, les immatriculations progressent de 5,7 %. «Nous restons optimistes, le mois de décembre devrait être meilleur», a déclaré à l'AFP un porte-parole du CCFA.

Rebond en 2014?

Le CCFA table toujours sur une baisse d'environ 6 % des ventes à nombre de jours ouvrables comparables pour l'ensemble de l'année, a indiqué le porte-parole, ce qui ramènerait le marché à son niveau de 1997-98. Il prévoyait auparavant sur une chute de 8 %.

Sur les onze premiers mois de l'année, les immatriculations baissent de 5,9 % à nombre de jours ouvrables comparables.

«Le marché est toujours tout à fait morose. (...) On nage au fond de la piscine depuis le mois de juin et on ne remonte pas (...). L'avantage, c'est qu'une fois au fond, on ne peut plus descendre», a estimé Patrick Blain.

«Pour 2014, on s'attend à un très léger rebond, qui sera plutôt dû aux nouveaux produits comme Captur et 2008», a ajouté le président du CCFA, en marge de la conférence.

L'observatoire Cetelem de l'automobile partage l'idée qu'il est impossible pour le marché de chuter encore.

«Aujourd'hui on a des particuliers et des entreprises qui diffèrent leurs achats de voitures. On aura perdu environ 450 000 immatriculations entre 2011 et 2013. Sauf qu'à un moment donné, il faut bien renouveler sa voiture, c'est de la mécanique», a expliqué Flavien Neuvy à l'AFP.

Les constructeurs comptent notamment sur le durcissement des malus écologiques à partir de 2014, et sur la disparition de certaines tranches du bonus, pour accélérer les ventes de fin d'année.

«On peut imaginer qu'il y aura quelques immatriculations par anticipation, mais elles sont difficiles à estimer et cela restera dans l'ensemble assez marginal sur l'ensemble de l'année», a rectifié Flavien Neuvy.

Pour cet analyste, la reprise du marché français dépendra de la santé globale de l'économie en 2014, qui influe notamment sur le renouvellement du parc automobile des entreprises.