Le constructeur automobile américain Chrysler, contrôlé par le groupe italien Fiat, accélère les préparatifs pour son entrée en Bourse, qui pourrait intervenir durant la première quinzaine de décembre, affirme dimanche le Wall Street Journal.

D'après le quotidien économique, qui cite des sources proches du dossier, la fourchette de prix de l'action pourrait être annoncée dans la semaine à venir, et viserait à lever entre 1,5 et 2 milliards de dollars pour 16,6 % du capital de Chrysler. Cela donnerait à l'ensemble du constructeur américain une valorisation comprise entre 9 et 12 milliards de dollars.

Chrysler avait communiqué en septembre au gendarme boursier américain (SEC) une version préliminaire de son projet d'introduction, donnant le coup d'envoi officiel d'une procédure qui conduirait à son retour sur les marchés après 15 ans d'absence.

Le patron de Fiat et Chrysler, Sergio Marchionne, avait indiqué fin octobre «espérer» que l'opération «puisse être mise en oeuvre d'ici la fin de l'année».

Les titres mis en Bourse seraient vendus par le fonds de pension Veba du syndicat de l'automobile UAW, qui détient les 41,5 % du capital de Chrysler que Fiat ne contrôle pas encore.

Veba ne souhaite pas conserver ses parts à long terme, et Fiat ne cache pas son intérêt pour les racheter. Mais les deux actionnaires n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le prix.

La mise sur le marché n'est pas la solution préférée de Fiat, mais elle permettra de mettre un prix sur Chrysler. Certains observateurs n'ont pas non plus exclu que les préparatifs d'entrée en Bourse soit une manière de mettre la pression sur Veba pour trouver un compromis.

Chrysler, qui avait été fondé en 1925, est avec Ford et General Motors l'un des trois grands constructeurs automobiles de Detroit (les «Big Three»).

La société avait quitté la Bourse de New York lors de sa fusion en 1998 avec le concurrent allemand Daimler, qui avait donné naissance au groupe DaimlerChrysler.

Le mariage n'avait toutefois duré que neuf ans. Chrysler était ensuite passé sous le contrôle du fonds d'investissement Cerberus en 2007, puis sous celui de Fiat en 2009, à sa sortie d'une procédure de faillite à laquelle l'avait contraint la crise financière.