General Motors (GM) a vu son bénéfice reculer au troisième trimestre à cause d'éléments exceptionnels mais il a dépassé les prévisions de Wall Street, tiré par l'Amérique du nord face à des opérations internationales toujours en proie aux turbulences.

Le bénéfice net part du groupe a chuté de 53% sur un an, à 698 millions de dollars, ce qui ressort à 96 cents par action hors éléments exceptionnels alors que les analystes tablaient sur 93 cents en moyenne.

Les éléments exceptionnels sont essentiellement dus à une charge de quelque 800 millions de dollars relative au rachat de 120 millions d'actions préférentielles du groupe.

La baisse du bénéfice est aussi attribuée à une forte hausse des impôts versés par le groupe.

Le chiffre d'affaires a progressé de 4% à 39 milliards de dollars, un peu inférieur aux prévisions des analystes, qui misaient sur 39,4 milliards.

«La forte demande pour les véhicules (du groupe) a aidé à doper notre chiffre d'affaires», a estimé le directeur financier, Dan Ammann.

Le marché réagissait favorablement à ces chiffres et l'action prenait 3,3% à 37,263 dollars en milieu de séance.

L'Amérique du Nord reste le moteur du groupe avec un bénéfice de 2,2 milliards de dollars, en hausse de 29%.

Volatilité en Amérique du Sud, coûts élevés en Asie

La division européenne, talon d'Achille du numéro un américain de l'auto, a réduit sa perte à 214 millions de dollars contre 487 millions un an plus tôt.

«GM Europe a réussi à stabiliser des éléments clés comme les volumes de vente et les prix dans un environnement extrêmement difficile», s'est félicité le PDG, Dan Akerson, lors d'une conférence d'analystes.

La division a aussi «vu son chiffre d'affaires progresser pour la première fois en deux ans au moins» et la part de marché de GM a également augmenté à 8,6%, a-t-il renchéri.

Dan Ammann a pour sa part souligné que les résultats du quatrième trimestre allaient comprendre des coûts de restructuration liés à la fermeture déjà annoncée de l'usine de Bochum en Allemagne.

L'Amérique du Sud a enregistré un bond de 79% de son bénéfice à 284 millions de dollars.

Les résultats de la région vont «sans doute continuer à pâtir» d'une forte volatilité des taux de change et d'une situation politique souvent instable, «en particulier au Venezuela», a dit M. Ammann.

Le groupe a affiché une contre-performance en Asie où son bénéfice a chuté de 61% sur un an, à cause d'un recul du chiffre d'affaires, aggravé par un effet de change défavorable.

Dan Amman a fait état de coûts des matériaux et des pièces détachées en hausse et de «pressions concurrentielles» qui devraient «continuer de peser sur notre performance au quatrième trimestre».

«Les résultats de GM sont meilleurs que prévu et cela renforce notre conviction sur la performance à venir du groupe en 2013 et 2014», ont commenté dans une note les analystes de la maison de courtage Sterne Agee.

Le principal concurrent de GM, Ford, avait lui aussi publié des résultats en baisse pour le troisième trimestre la semaine dernière (-22%), mais il avait aussi dépassé les prévisions et réduit la perte en Europe.

Dan Akerson a souligné mercredi que GM avait encore «beaucoup de travail à fournir pour réduire les complexités de la production, améliorer les coûts d'approvisionnement dans les matières premières ainsi que la qualité», mais il a promis qu'une fois que sa structure de coûts aurait achevé sa mue, «rien ne pourra arrêter le groupe».

Il a aussi promis une «hausse important des marges de bénéfices l'an prochain».

Par ailleurs, alors que le français PSA Peugeot Citroën, en difficulté, a affirmé la semaine dernière qu'il pourrait abandonner son projet d'alliance avec GM en Europe, qui visait notamment un partage des sources d'approvisionnement, pour augmenter les économies d'échelles, ou des développements de produits communs, M. Akerson s'est contenté de dire que le groupe «suivait la situation avec attention».

Il est trop tôt pour se prononcer «jusqu'à ce qu'on sache précisément ce qui ressortira de leurs tentatives de lever plus de fonds», a-t-il noté.