Le marché automobile européen devrait «voir le bout du tunnel» l'an prochain, et les ventes mondiales de véhicules toucher des records en 2013 et 2014, déclare le numéro un de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, dans un entretien aux Échos à paraître mardi.

«2013 sera une année record pour le marché automobile mondial. Il va se vendre environ 80,5 millions de véhicules particuliers et utilitaires dans le monde», soit une croissance de 1,5 %, et l'an prochain, le marché devrait encore «progresser d'environ 3 % pour atteindre un volume de 83 millions d'unités», a confié M. Ghosn au quotidien automobile.

Selon, lui, en 2014 «tous les pays seront en progression à l'exception du Japon à cause de la TVA sur les véhicules automobiles», et «le marché européen devrait quant à lui voir le bout du tunnel l'an prochain. Après cinq années de baisse, le secteur va renouer avec la croissance, avec une progression des ventes de 0 à 1 % selon nos estimations».

Les ventes de Renault devraient également augmenter, tirées «par la demande en Inde, au Brésil et en Russie, et la marque devrait gagner des parts de marché en Europe grâce à des lancements de produits», assure-t-il.

Parallèlement, le taux d'utilisation des usines européennes «devrait légèrement s'améliorer l'an prochain», prédit-il, car les constructeurs devraient s'approvisionner plus fortement à partir du Vieux continent «plutôt que d'augmenter leurs capacités dans les pays émergents».

Par ailleurs, M. Ghosn a justifié l'éviction de son ex-n° 2, Carlos Tavares, après des propos qui avaient été perçus en interne comme une trahison, lorsqu'il avait dit viser plus haut et en dehors de son groupe.

«Ses déclarations publiques le 14 août ont jeté le trouble. Nous n'avons pas agi de gaieté de coeur, mais nous en sommes arrivés à la conclusion que la seule solution était une séparation à l'amiable. Sans ces déclarations, l'organisation n'aurait pas changé», a justifié M. Ghosn.

Enfin, M. Ghosn assure que la dépréciation des devises des pays émergents «aura un impact légèrement négatif sur notre compte de résultat, mais cela ne sera pas de nature à nous amener à revoir nos objectifs».

PHOTO ÉRIC PIERMONT, AFP

Carlos Ghosn, numéro un de l'alliance Renault-Nissan.